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[Paralipomènes] Destiny, DriveClub et Cie – Déception critique en série?

Publié le 27 octobre 2014 par Neodandy @Mr_Esthete

Blog Budget PS4 Jeux Video

Watch Dogs, Destiny, Driveclub ou le trio, à priori, incompatible. Trois styles de jeux différents et pourtant, un point commun d’où découle tout une logique économique. S’il est difficile d’estimer exactement le budget qui a été nécessaire à la promotion des trois productions, ce sera en millions de dollars qu’il faudra argumenter. Ce sont, en quelque sorte, les trois « Waterworld » du domaine interactif du jeu vidéo.

Car, ce qui les réunit malgré eux, cela reste leur image assez éreintée et écaillée dès leur passage respectif par la case critique. Si nous nous concentrerons volontiers sur la situation de Destiny de Bungie, puisque nous sommes en quelque sorte testeurs-amateurs de la franchise, il n’empêche qu’il existe des fautes réparties.Plus encore, le malaise est difficile à démêler. Si le schéma semble très clair, il y a une sorte d’écran entre l’ostentation économique qui se transforme en argument; l’attente authentique s’en trouve confrontée à une très haute qualité; et une critique finalement violente, reprise, sans même penser à l’éventuel « plaisir de jouer » que l’on pourrait retrouver au bout de la manette.

DriveClub PSN+ Version

De ces jeux « AAA », lequel s’en sort le mieux ?

DriveClub pouvait enterrer Gran Turismo (Ou fermer stopper ses derniers dérapages …), Watch Dogs devait concurrencer Gran Theft Auto dans un bac à sable ambitieux, Destiny était une aventure galactique aux accents de Star Wars. Oui, nos trois exemples étaient des vitrines en hommage au lancement des supports dernier cri.

Il y a quelques années, Fallout 3 nous proposait des dizaines de fins différentes et donc une durée de vie inimaginable. Quel rapport direz-vous ? Le budget, l’importance du titre, l’attente et la rencontre de tous ces éléments forment l’impatience. Une publicité persuasive vous prend par les sentiments avec monts et merveilles. Elle vous prend par la main, emmène tout discernement dans la pure subjectivité. Ce n’est pas qu’il ne faut plus croire. La faute d’autant de promesses étant d’avoir voulu marier promotion marquante et … d’avoir été aussi sincère qu’un homme politique.

Decor Destiny PlayStation

Le monopole de la communication a entraîné … un monopole des regards et des critiques.

Qui ne se souvient pas de la publicité d’Ubisoft prévue pour Watch Dogs ? Le message était, en somme, une volonté de dépasser la concurrence. Nous ferons mieux que les autres et ce, par rapport à tout ce qui existe. La suite logique était d’en attendre et de garder ce niveau d’exigence. Aujourd’hui, peut-être plus encore que les opinions diffusées dans la presse papier, nous sommes presque dans l’ère du Diktat de la notation. Avec l’échelle numérique, des avis qui doivent synthétiser des heures et une multitude de sensations. 12/20 : en voilà un jeu pas terrible ! Oh ! Un 18/20 ! Les créateurs ont du fournir un travail monstre et parfait !

Objectivement, Driveclub n’a pas su tenir l’engagement d’une révolution. Peut-être est-elle graphique mais reste tournée vers un contenu très faible. Watch Dogs non plus n’a su tenir ses rêves de grandeur pour se morfondre dans une dégradation graphique et un ersatz caché et trop peu osé pour concurrencer les références du bac à sable. Destiny, à sa manière, a subi le tranchant de la critique. Or, il est exactement le seul a avoir proposé une version d’essai. La fameuse phase de Bêta rendue accessible à tous supposait un retour de chacun. Dans ces moments d’essai, l’énorme tort des créateurs réside dans l’écoute très faible des avis des joueurs. De la démo’ à la version finale, rien ou peu de choses ont changé. Cela pose, aussi, le problème de la perception des joueurs. Qu’attendaient les joueurs les plus pressés? Ce qui était promis, ce qui a été imaginé, ce qui devait être vendu.

PSN Destiny Serveur

Entièrement en ligne, heureusement que la fiabilité des serveurs est globalement bonne …

De nos trois exemples, 2014 a accueilli entre autres trois nouvelles franchises. Il faut malheureusement se fier à la réalité des faits : une forme de méfiance certaine nait de la part des nouveautés. Notamment chez les joueurs, notamment vis-à-vis de la création. Serait-ce de la mauvaise foi que d’avouer que Destiny n’aurait pu prétendre à l’excellence pour cette raison ?  Sur une échelle de 100% établie par le célèbre site Metacritic, Destiny est en deçà de la production Final Fantasy XIII-2; les deux sont aussi largement dépassés par le jeu indépendant Velocity X2 affleurant les 88% d’excellence ! Ce sont tous des premiers essais qui, quelque part, souffrent d’un délit de non ancienneté. Mais non pas de la médiocrité que l’on pourrait entendre, que l’on a pu lire, qui a souvent été suggéré.

La note, synthétique, a cette qualité de projeter une notion globale. En revanche, elle omet les qualités respectives, elle oublie de détailler comment se déroule la durée de vie faramineuse ou rachitique annoncée. On le sait, ou du moins on peut s’en apercevoir par expérience : un bon jeu, même court, est bien meilleur qu’une durée de vie qui ne trouve son souffle vaillant qu’au bout de 100h de loisir. Pour exemple, le meilleur de cette année à nos yeux, restera South Park : Le Bâton de la Vérité. Après autant de mois de promesses et de sorties repoussées, la réalisation d’Ubisoft a su convaincre. Avec brio, mais avec une petitesse de rejouabilité, d’aventure mais probablement pas de « plaisir de jouer ».

Budget Destiny Note

A qui la faute dans ce semi-échec de Destiny ?

On peut reconnaitre des défauts tout en appréciant et en s’amusant de qualités dominantes. On ne prétend pas être un fervent défenseur du dernier Destiny puisqu’il est indéniable d’y apercevoir de la répétitivité, des défauts, une déception peut-être … Quoiqu’encore, aurait-il fallu attendre quelque chose d’incommensurable. Ce qui est précisément le cas d’une masse des critiques et donc de 78% à 76% de la note actuelle (Ce qui est fortement compréhensible) contre des minorités séduites, amusées et simplement satisfaites. Compte tenu de tous les éléments précédemment cités, Activision et Bungie, saisis dans la tourmente des millions financiers, ont revu leurs plans sur le long terme vis-à-vis de l’entreprise qu’était représenté Destiny. Les joueurs ont une influence économique telle que Destiny est « un échec« , que les contenus seraient finalement étagés visiblement sur un rythme triennal. Bref, l’alarme révèle aussi la haute estime qu’ont eu chacun de nos exemples. Or, s’imposer revient à convaincre et persuader les majorités, non pas les minorités curieuses.

Tout particulièrement intéressé dans DriveClub et actifs dans Destiny, le Blog La Maison Musée admet volontiers adopter une position d’extrême recul. Ce sont des créations imparfaites et nouvelles. Pourtant, il reste indéniable que l’on peut s’amuser convenablement bien. Dans un cas comme dans l’autre, notre approche sera faite par le compromis de l’occasion. Non, DriveClub et ses 5 circuits et un peu plus de 60 véhicules est en déficit de contenu vis-à-vis d’un tarif fixé à 60€. Attendez quelques mois, des semaines de contenu, la naissance de compétitions, d’un esprit multijoueur et votre jeu désormais aux alentours de 40€ à 30€ aura les qualités d’un jeu correct voire bon à très bon. Consommateurs, nous le sommes tous. Avides d’expériences et de nouveautés, nous aspirons à l’être. Laissons simplement le temps à de nouvelles franchises de se confirmer … Ou d’être définitivement enterrés. En son temps, Final Fantasy eut sa chance; Assassin’s Creed a été ovationné en dépit d’énormes lacunes encore non corrigées. (Et persistantes.)

Watch Dogs Wii U Blog

Chacun aurait sa part de faute et d’erreur dans la production des jeux dits « AAA » ? Le gros budget devient un rouleau compresseur des idées, des envies, de projections déformées. Ce même moyen devient un argument au détriment parfois de se concentrer sur la notion d’originalité. Des espérances démesurées, la déception est au tournant. Elle est évidente tant la barre placée du côté des exploitants que des consommateurs est herculéenne. Ajoutons à cela un certain comportement défensif vis-à-vis de ce qui est nouveau, de ce qui pourrait tôt ou tard remplacer l’avant-garde de ce qui est connu …

Pour connaitre une situation de frilosité bipartite. Dans ce méli-mélo et ce fracas de concepts, il y a bien méfiance des uns face à la confiance de l’exploitation. L’opposition trouble entre créer quelque chose voué à être unanimement salué en oubliant que le principe n’est pas assez complet pour être total. Une sorte de « je t’aime moi non plus », « Suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis » et autre adages. N’en déplaise aux idées tranchées et tranchantes, il y a tout de même derrière un contenu qui peut séduire une infime partie des joueurs. Nous ne cachons pas un attachement certain à Destiny pour son côté science-fiction, les possibilités d’amélioration, d’entraide, de progression … Le tout, parfois mis bout à bout avec une certaine maladresse. On apprécie énormément ces notions, mais si tout cela s’appréciait avec plus de nuances, tout simplement ?


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