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Quand les « grands » de l' aéronautique se penchent sur l'avion du futur
Publié le 27 octobre 2014 par ToulousewebJeudi matin, tout le gratin que compte l'industrie aéronautique, les transports aériens, les aéroports et puis les services de l'Etat :
recherche, défense, aviation civile, industrie a pris le chemin de Melun Villaroche oů s'est tenue une réunion du CORAC. Ce Conseil pour la Recherche aéronautique civile est né en 2008, il rassemble tous les acteurs français (Airbus, Dassault, Safran, Zodiac Aerospace ainsi que le Gifas) impliqués dans le secteur. Son rôle est de définir et mettre en œuvre des actions de recherche et d'innovation technologiques civiles afin d'atteindre des objectifs de respect de l'environnement et si possible de les anticiper.
Et lŕ dans une tente dressée dans l'enceinte de l'usine SNECMA, les visiteurs ont pu voir, non pas des prototypes d'avions nouveaux, mais les premičres réalisations concrčtes de cette équipe de France du CORAC.
Dans le domaine de l'amélioration des moteurs, étaient exposées des aubes de soufflantes toutes tissées en 3D. Elles sont actuellement soumises ŕ la torture pour voir si elles résistent ŕ
l'ingestion d'oiseaux. Les ingénieurs travaillent aussi sur des architectures innovantes de nacelles et de structures moteur. 54 brevets ont déjŕ été déposés.
En ce qui concerne le deuxičme chantier du Corac, les aérostructures en composite ont été validées. On a inventé de nouvelles façons
d'assembler des panneaux extérieurs de fuselage ainsi que l'encadrement des hublots. Résultat : 600kg de poids en moins par rapport aux matériaux composites les plus performants du moment. C 'est énorme et c' est bon pour diminuer le poids d’un
avion ou augmenter son "range" ;
Troisičme priorité, imaginer un avion de plus en plus électrique : il s'agit d'afficher un meilleur rapport puissance installée sur
puissance consommée dans les avions. Au bout du compte, c'est la consommation de carburant qui baissera et la simplification de la maintenance qui rendra l'avion plus disponible.
Le quatričme chapitre enfin concerne ce qu'il est convenu d'appeler l'avionique modulaire étendu ( AME). Il s'agit d'imaginer des
calculateurs astucieux qui devront aider le pilote ŕ optimiser sa route notamment en essayant d'adopter des trajectoires qui minimisent
le bruit. Ces calculateurs devront également venir en aide aux compagnies pour optimiser les opérations de maintenance sans oublier bien sűr le confort des passagers qui se verront proposer de multiples services Ť d'entertainment ť.
L'objectif ŕ terme est d'augmenter leur puissance de calcul tout en réduisant leur masse et en simplifiant leur installation.
Pour Michel Mathieu, président du comité de pilotage du CORAC et par ailleurs directeur général adjoint avionique du groupe Thalčs, Ť
nous assistons ŕ une démarche volontariste de recherche collaborative associant tous les acteurs de la filičre dans le cadre d'objectifs ambitieux du développement durable du transport
aérien ť. Notons qu'il s'agit d'un partenariat public-privé qui fonctionne parfaitement. Une dynamique nouvelle se met en place entre les opérateurs privés et l'administration, lesquels vont jusqu'ŕ imaginer la façon dont on construira ces nouveaux avions.
L'usine aéronautique du futur fait partie de la réflexion globale et se penche sur la façon dont on construira des avions plus écologiques et surtout comment on approvisionne les chaînes de
montage de façon réguličre. Un casse -tęte non résolu aujourd’hui.
Alain Vidalies, le secrétaire d’État aux transports, n'a eu aucun mal ŕ persuader l'assistance que le CORAC était une entreprise cohérente pour préparer le futur alors que le marché des avions de ligne va croître de 4 ŕ 5% chaque année. La Chine par exemple devrait
commander 6 000 avions d'ici 2030 et compte tenu des délais pour l mise en œuvre d'appareils nouveaux, on peut dire sans se tromper que
les succčs éventuels de demain pour l'aéronautique française et européenne se font en ce moment.
Gérard Jouany - Aeromorning