Tu ne vas pas raconter ça partout ? Il y a des choses qu’il ne faut pas répéter surtout à tout le monde. Ce qui t’a été confié sous le sceau du secret, bien sûr. Et tout ce qui touche à la vie privée. Il n’y a qu’à la télévision qu’on a l’air de trouver ça normal. Un peu de discrétion ! Crier sur les toits ne devrait pas se faire.
- Crier au loup : je t’en ai parlé à propos de hurler avec les loups.
- Si ton copain arrive sans crier gare, c’est qu’il ne t’a pas prévenue. Surprise !
- Oh! La la ! Ton oncle crie comme un sourd : si fort qu’on pourrait penser qu’il ne s’entend pas. Baisse d’un ton, s’il te plaît.
- Tu cries à l’injustice : c’est vrai, ta part de gâteau n’est pas la plus grosse !
- Mais ne crie pas famine : tu t’es déjà empiffrée et tu ne risques pas de mourir d’inanition.
- Ne crie pas non plus vengeance : pas de représailles.
- Je crie à l’aide, au secours : jamais je ne vais pouvoir déplacer ce meuble toute seule. Un p’tit coup d’main je vous prie !
- Connais tu la signification de “crier haro” (on ajoute souvent “sur le baudet”) ? Attirer l'attention publique sur un coupable présumé et le désigner à la colère du peuple
- Il fut dit , un beau jour, que le mouton sentait .
- Quelqu’un, brutalement, dit même qu’il puait !
- Tonnerre et éclairs tombèrent sur la tête
- De ce doux innocent, de cette tendre bête.
- Quoi, bêla le mouton, se peut-il que je sente
- Alors que tout le jour, au long des prés en pente
- Je pais l’herbe fleurie et parsemée de thym
- Qui parfume mon nez dès le petit matin ?
- Le vent de la montagne et la pluie, par moments
- Aèrent ma toison, lavent mes vêtements
- De laine douce et drue par l’homme convoitée
- Lui, qui me tond bien ras dès que survient l’été.
- Le mouton, atterré voit son honneur flétri
- Mais il ne suffit pas que de lui on sourie
- Voici que son ami, son très cher compagnon
- Propage le couplet, serine la chanson
- Et dénigre, et se moque et massacre l’ami
- Qu’il adorait hier et enterre aujourd’hui !
- L’âne, car c’était lui, enfin se réjouit
- De n’être plus le seul dont on se gausse et rit.
- Il lui vient un orgueil qu’il ne soupçonnait pas,
- Habitué qu’il est aux corvées et au bât.
- Cet orgueil s’affermit aux malheurs du mouton
- Et il aurait plaisir à donner du bâton
- A ce pauvre animal qu’ici on vilipende
- Et va jusqu’à souhaiter, en secret…qu’on le pende !
- Ainsi sont les aigris : dès qu’ils sont maltraités
- (On a tant dit haro, aussi sur le baudet !)
- Qu’il s’esbaudit,( le jour où il n’est plus victime)
- Des malheurs de celui que l’on charge de crimes…
- Il glose tant et plus sur le pauvre mouton,
- Et sans prendre ciseaux, le dépouille et le tond !
- Par ses propos moqueurs, il vous le met si bas
- Que notre doux ovin songe alors au trépas.
- Ainsi s’acharne hélas la vile populace
- Flétrissant l’innocent qui lui demande grâce
- Car il ne comprend pas pourquoi un vent soudain
- Vient saccager sa vie et briser son destin
- Les hommes sont parfois frères d’Aliboron
- Chargeant les innocents à grands coups de bâton,
- L’opprimé de jadis devenant le bourreau
- Qui envoie ses amis derrière les barreaux !
- S’il faut juste un peu d’eau pour que germe la graine
- Il faut beaucoup d’amour pour éteindre la haine