Le jour où les zombies ont dévoré le Père-Noël de S.G. Browne 4/5 (20-10-2014)
Le jour où les zombies ont dévoré le Père-Noël (222 pages) est sorti le 18 septembre 2014 aux Editions Mirobole (traductrice Laura Derajinski).
L'histoire (éditeur) :
Pauvre Andy Warner. L’ex-star contestataire des morts-vivants a passé une année entière soumis à des tests expérimentaux dans un laboratoire de recherches sur les zombies dans l’Oregon. Heureusement, un miracle se produit : à quelques jours de Noël, il parvient à s’échapper et fausse compagnie à ses poursuivants en enfilant un costume de Santa Claus. Le déguisement parfait... À deux réserves près : des collègues de décomposition le reconnaissent et exigent de lui qu il soit leur chef ; et une adorable fillette solitaire le suit partout, convaincue qu il est vraiment le père Noël... Une comédie horriblement délicieuse à lire sous le sapin.
Mon avis :
J’ai quitté Andrew Warner en mauvaise posture dans Comment j'ai cuisiné mon père, ma mère et retrouvé l'amour. Attachée à ce zombie presque « normal » (à deux, trois détails près), j'avais ressenti une petite déception quant à la narration un peu lente sur la première partie de son récit, dissipée par la suite, me laissant une plutôt bonne impression quant à ce nouveau genre de littérature zombiesque. Je me faisais donc une joie de le retrouver dans Le Jour où les zombies ont dévoré le Père-Noël, espérant même trouver là une bonne surprise et un texte aussi surprenant et déjanté que son titre.
Pas un seul temps mort ici, l’action est omniprésente, le ton est aussi bon et plaisant que dans le premier tome. S.G. Browne pimente judicieusement son récit d’humour et de sérieux naturel et décalé. Il se lance dans une nouvelle satire et le fait cette fois-ci avec un peu plus de sensibilité mais toujours autant d’amusement. C’est habillé en père Noel qu’Andy (devenu RC-1854) va retrouver la société. Bon évidemment, après sa campagne pour l’égalité des droits des zombies (cf le tome précédent-mon avis ici) et son gigantesque remue-ménage, il n’est plus question de trouver aux zombies la moindre place parmi nous, excepté pour quelques expériences scientifiques pour le compte du gouvernement. C’est d’ailleurs ce qu’il a enduré pendant presque un an dans un centre de recherches basé à Portland, avant d’arriver à s’en échapper et de vetir une jolie combinaison de père Noel. Traqué, il n’a pas d’autre choix que de se cacher, sa célébrité ne valant désormais plus grand chose (sauf pour quelques mort-vivants qui le voient encore comme une idole). Mais il ne souhaite pas en rester là et compte bien procéder au sauvetage de ses congénères restés sur place. Sa première rencontre hors du centre va le métamorphoser et l’incident va développer une intrigue secondaire pour le moins touchante.
C’est une très bonne suite mais le roman fonctionne également aussi bien de façon autonome. Les éléments antérieurs nécessaires à la bonne compréhension de l’intrigue sont mentionnés et partiellement expliqués, juste suffisamment pour ne rien perdre de l’histoire mais pas trop non plus pour ne pas l’alourdir. Les non-initiés (à la série « Andy ni mort-ni vivant » ou aux zombies en général) apprécieront beaucoup ce livre. Dès le départ, le style désabusé d’Andy, le narrateur, donne le ton et ne lâche plus le roman. L’auteur met tout de suite dans l’univers qu’il a créé. Le roman n’a absolument rien de redondant avec son prédécesseur, les ficelles sont en gros les même mais le talent de S.G. Browne pour manier ironie et intrigue sont au rendez-vous pour nous livrer encore de l’insolite.
Amusant, « mordant », et touchant, Le Jour où les zombies ont dévoré le Père-Noël pointe cette fois-ci le problème des animaux de laboratoire et celui des parents négligents, et c’est encore une fois le respirant (vous, moi, l’Homme en général) le méchant. L’auteur s’amuse ici avec la PETZ (où le A d’Animal devient un Z pour Zombie), avec les clichés typique noël qui sentent bon le chocolat chaud au marshmallows (idéal devant les dix milles programme TV qui inondent le petit écran à quelques jours de noël), ou encore avec plein de petit détails et de situations invraisemblables et rocambolesques qui agrémentent drôlement le texte. C’est décalé, marrant (parfois un peu facile mais on se laisse prendre au jeu), un vrai régal, quoi !
En bref : Même si l’hémoglobine est présente, voici le livre idéal pour sympathiser avec les zombies ! Et si vous ne l’avez pas lu « vous ne pouvez pas comprendre » !
Retrouver Andy :