(Du blog Apostilles de Guanchygodo)
D'une manière ou de l'autre, on s'en sortira. Mais qu'elle longueur de chemin il nous reste encore à parcourir pour le faire et dans quel état est-elle, cette portion de route encore inconnue ? Dit plus fraîchement : combien de plumes va-t-on y laisser encore et qui sera le plus « plumé » ?
D'abord « l'ailleurs » ou supposé tel : pour la première fois, le PIB de la Chine dépasse celui des États-Unis. Certains analystes concluent directement qu'on « passe d'un monde américain à un monde chinois » Malgré leur affirmation sans nuance, ça ne se passera pas en un seul instant, le changement de point du tricot ; mais on a intérêt à ouvrir les yeux pour, à défaut de pouvoir changer quelque chose, tenter de garder notre équilibre, déjà si précaire, alors que le vent pourrait souffler très fort. Pour commencer, on nous conseille de ne pas oublier que la monnaie chinoise est le Yuan et que dès demain on pourrait ne pas pouvoir faire un pas de par le monde sans quelques yuans dans le portefeuille.
Un peu plus près, on savait que la crise Ukrainienne allait changer fortement la donne et pour la Russie et pour toute l'Europe. Mais on ne savait pas encore bien comment et le petit jeu des sanctions et contre-sanctions entre « l'occident » et la Russie n'avait pas fini de modifier le paysage économique et politique.
Encore un peu plus près, dès le mois prochain la période Juncker s'ouvre dans l'Union Européenne, après la peu brillante période Barroso. Mais il est trop tôt pour faire des prévisions à ce sujet et ce n'est que dans quelques mois qu'on pourra évaluer quels nouveaux équilibres peuvent se mettre en place. Véritable relance politique et économique, qui puisse nous ouvrir un horizon moins pénible ou poursuite de la ligne allemande de rigueur, sans doute saine, mais assez aveugle sur ses conséquences à moyen et long terme ?
Et enfin, notre jardin, en ce début d'automne pas encore chargé de feuilles mortes, mais, à l'évidence, on ne perd rien pour attendre et il nous faudra beaucoup d'aide à la Prévert pour enterrer le talus de feuilles mortes qui s'annonce.
La déconfiture de nos partis politiques est déjà signe d'un mauvais automne et il y aura encore pas mal de bois mort à tailler. Il serait bon, pour commencer, que nos politiques ne nous prennent pas pour des débiles au dernier degré. Pour ne citer que les deux exemples récents les plus abscons, quelle honte de voir un élu « rose » prétendre une « allergie » pour justifier le non-respect de ses obligations fiscales ou un élu « bleu » et avec quel pedigree et quelles fonctions, prétendre « avoir ignoré ce que dit la loi » pour justifier de ne pas avoir payé en son temps la part qui lui revenait d'impôt sur la fortune !
Allez, après ça, prôner auprès du « petit peuple » sans légion d'honneur l'étique, la compétence, la droiture et le respect de la loi, que « nul n'est censé ignorer »
Et que déboussolés et passablement écœurés, tant de gens disent croire et espérer quelque chose d'un Front national qui ne réussit à grossir que parce qu'on lui engraisse son terrain avec les carabistouilles des autres !
Et pendant ce temps, notre Président poursuit sa route avec un sens des réalités, des attentes du pays et de la communication avec le « peuple » qui bat des records aussi grands que sa popularité, cependant que des « médecins à la Molière » lui conseillent de « dissoudre » mais se gardent bien de se prononcer sur leurs recettes. Merci, mais en plus de ce que l'on a déjà, pas du « saignare, purgare, clysterum donare » s'il vous plait !
Et c'est toute la difficulté du moment : vers où porter le regard ?
© Jorge Guanchygodo