© Pinacothèque de Paris
Ganesha, École de Sirohi, Rajasthan, XVIIIe siècle, Aquarelle, 12,7 x 17 cm, Collection privée, Ahmedabad.
« L’érotisme du Kâma-Sûtra n’est pas l’art de la gaudriole mais un art sérieux et savant », rappelle Michel Angot. « Il illustre cette tendance profonde en Inde de transformer l’acte d’amour en un rite où les protagonistes ne sont pas seulement livrés à la passion mais principalement au savoir. Dès lors la pertinence de l’opposition sacré-profane s’efface ». Quand l’Europe chrétienne a longtemps mal interprété cette sensualité omniprésente, « cela tient au fait que si dans le christianisme Dieu est amour, en Inde Dieu fait l’amour ». Pas vite fait bien fait, mais divinement bien et à grands renforts d’acrobaties… Jusqu’à donner le tournis. Car si les culbutes en tout sens font d’abord sourire, la haute voltige et les rangées de phallus miniatures risquent d’assommer quelques-uns au terme du parcours, à force de répétition. Mieux vaut privilégier la qualité à la quantité ; la sexualité n’échappe pas à cette règle. Le propos de l’exposition n’en reste pas moins vif, coquin et piquant à souhait: juste assez pour séduire, somme toute.