» Elle mange ce qu’elle veut mais elle ne grossit pas, c’est pas vraiment trop injuste. »
Avec le temps, et maintenant que je suis plus informée sur les sujets liés la minceur, la prise de poids, l’alimentation etc etc, cette phrase m’agace profondément.
Je dirais même plus: elle me fait bondir.
Elle me fait encore plus bondir quand elle est associée à un réel sentiment d’injustice,
à la limite de l’auto-flagellation.
Pourquoi ?
Primo, la parenthèse philosophique à 2 balles: la notion de justice/injustice est un concept purement humain. La nature, elle, s’en fiche de justice/ injustice, or qu’on prenne du poids plus ou moins facilement, ça dépend en grande partie de notre patrimoine génétique, déterminé par la nature, justement.
Secundo: avoir une alimentation de qualité n’est pas réservé aux gros.
On ne le dira jamais assez ! Pouvoir manger n’importe quoi n’est pas une chance. Trop de cholestérol, par exemple; c’est parfois invisible donc être mince n’est pas systématiquement révélateur d’une santé de fer. Manger mal à toujours un impact: on est égaux devant ça, personne n’y échappe, c’est juste que les impacts sont différents et plus ou moins évidents selon les individus.
Remarque: l’inverse n’est pas valable avoir du gras en trop est révélateur d’un déséquilibre quelque part, soyons honnêtes.
Tertio: ce n’est tout simplement pas comme ça que ça marche.
Le corps est une machine, C’est « juste » une question d’équilibre. Outre le fait qu’on part avec un patrimoine de base, c’est l’équilibre entre apports caloriques et consommation
d’énergie qui assure la minceur (dit rapidement..). Tout ça pour dire que quelqu’un qui mange ce qu’il veut et ne grossit pas, c’est quelqu’un qui est en situation d’équilibre entre ce qu’il mange et ce qu’il dépense comme énergie. Point, à la ligne, fin de la discussion !!!
Ex: mon collègue Baptiste que j’adore mange des frites tous les jours à la cantine, sinon, c’est brownie ou alors pizza. Tous les jours. Il est fin et sec. On serait tenté de dire qu’il mange n’importe quoi (oui, c’est vrai en fait), et qu’il ne grossit pas. Sauf que ce que ce cher Baptiste ne dit pas, c’est qu’il court plus de 50km par semaine. Maintenant qu’on sait ça…
Clair que si moi aussi je courrais 50 km par semaine, ça irait mieux…
Quatro: On en revient à l’équilibre, à moins de voir 100% des repas d’une personne 100% du temps, comment conclure que cette personne mange ce qu’elle veut et qu’elle est mince. Tout dépend du « ce qu’elle veut »: si le midi c’est mac do et que le soir c’est brocolis poisson, forcément, le « ce qu’elle veut » l’aide. Il n’y a pas de mystère.
Voilà, pour toutes ces raisons, et d’autres encore , même si je comprends l’idée de base, cette phrase m’agace un peu. Je ne suis pas en train de dire qu’on est tous égaux devant la prise de poids. Je suis juste en train de dire qu’on est tous égaux devant l’intérêt de manger bien.
A bientôt !
Elle.