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La botanique chinoise

Par Liping Le Borgne
La botanique chinoise
La botanique chinoise, quoique importante dans une civilisation du végétal, n'a jamais été une science autonome. Il faut l'extraire des ouvrages médicaux ; des traités de diététique et d'agriculture ; des monographies consacrées à des plantes utiles ou ornementales et des livres contenant l'indication des plantes normalement délaissées, mais susceptibles d'être consommées en cas de famine.
Elle a progressé lentement, sans les idées générales ni les superstructures théoriques qui caractérisent les sciences évoluées. Mais elle a accumulée patiemment de nombreux faits, sans laisser perdre le résultat du travail passé, et le matériel ainsi rassemblé n'est pas sans intérêt pour la science moderne.
Le peuple chinois est celui qui a domestiqué, à l'origine, le plus grand nombre de plantes, à cause de ses richesses végétales. En effet, la Chine, ayant échappé aux glaciations massives qui ont dévasté la flore et la faune de l'Europe Occidentale, a gardé une partie de la végétation existant, en Occident, au pléistocène (magnolias sauvages, lauriers, orchidée etc). En outre, elle s'est toujours préoccupée d'importer les plantes étrangères utilisables qu'elle n'avait pas à sa disposition.
De l'Ouest sont venus, très anciennement, le blé et l'orge, puis la vigne ; le grenadier, le carthame, le concombre, le trèfle, la luzerne, le coriandre, le sésame, le lin, le chanvre, le radis, la noix, le bambou à nœud, le safran, le sorgho. Au sud ont été empruntés le coton, le riz, le bananier, le thé. Au XVIe siècle ont été introduits le maïs et le tabac ; plus tard la pomme de terre. 
La flore chinoise est très variée. Le 35e parallèle marque la limite nord de la flore tempérée et le 25e parallèle celle de la flore tropicale. Néanmoins, en plusieurs endroits , canne à sucre et pomme de terre, chêne et bambou, riz et blé poussent côte à côte. 
La Chine est la mère des jardins. Dès l'époque Tang, par sélection ou par greffe, de très nombreuses variétés de fleurs furent obtenues à partir des fleurs sauvages monochromes. Dès les Song, naquit un art d'arranger les fleurs qui fit depuis souche au Japon. 
Parmi les fleurs les plus spécifiquement chinoises, nous citerons l'azalée, le lotus, la pivoine et le chrysanthème. Toutes ces plantes ont été, peu à peu, acclimatées en Europe à la fin du XVIIIe siècle et pendant et XIXe siècle où une douzaine au moins de nouvelles espèces s'ajoutèrent aux précédentes.    

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