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Gilles Carrez, président de
la commission des finances de l’Assemblée nationale, est un député UMP
original. Il croit faire partie des 60 parlementaires (députés et sénateurs)
dont le Canard enchaîné affirme qu’ils ont maille à partir avec le fisc. Ces
députés et sénateurs-là, à des échelles différentes c’est entendu, ont omis
d’indiquer des revenus ou ont sous-évalué des propriétés ou encore sont
victimes de phobie administrative comme Thomas Thévenoud (PS). On est prié de
ne pas rire.
Revenons à Gilles Carrez. Il
se répand tant et plus sur les ondes et sur les chaînes info en continu pour
expliquer que s’il n’a pas correctement rempli sa déclaration d’ISF (impôt sur
la fortune) c’est parce qu’il
ignorait que les SCI (sociétés civiles immobilières) n’ont pas le droit de
bénéficier de 30 % de remise sur les résidences principales. Et comme il est,
avec son épouse, titulaire d’une SCI et qu’il a souhaité bénéficier des 30 % de
réduction, il s’est ainsi exonéré de l’ISF (plafond 1,3 million d’euros) et se
trouve hors la loi. Le fisc s’est emparé de son cas et lui demande des
explications avant de l’imposer et d’exiger de lui des pénalités de retard que
M. Carrez a promis d’honorer. J’entends d’ici le tohu bohu des questions orales
du mardi et du mercredi !
Avouez que pour un président
de la Commission des finances, cela la fout mal. Ce n’est pas aussi grave que
l’affaire Cahuzac mais cette omission « de bonne foi » jure-t-il sur la tête de
sa mère, démontre la légèreté avec laquelle certains élus remplissent les
exigences de la Haute autorité pour la transparence, outil voulu et créé par
François Hollande.
Depuis que les 900 et
quelques parlementaires (et d’autres) doivent remplir une déclaration sur
l’honneur de leurs biens et revenus, il en reste une soixantaine dans le
collimateur du fisc à Bercy dont la principale obsession, ces jours-ci, est de
se mettre en règle pour éviter (et nous avec eux) de lire leur nom dans
l’édition du Canard enchaîné de la semaine à venir.
Il n’en reste pas moins que
les citoyens, contrôlés comme n’importe qui peut l’être, continuent de
s’interroger sur le degré de conscience morale de ces élus imprudents,
maladroits ou malhonnêtes. Qui croira que le député Carrez à l’origine des 30%
de réduction (avant c’était 20) ne connaissait pas la loi ? Qui ?