Un opposant est mort dans la nuit de samedi à dimanche sur le site de ce barrage contesté. Crédits photo : PASCAL PAVANI/AFP
Missionnés par le ministère de l'Écologie, deux ingénieurs généraux des ponts, eaux et des forêts estiment néanmoins qu'il est aujourd'hui «difficile» d'arrêter la construction du barrage-réservoir dans le Tarn.
Les experts sont formels. Des besoins surestimés, une étude d'impact «de qualité très moyenne», «un financement fragile»: un rapport commandé par le ministère de l'Écologie critique fortement le projet de barrage de Sivens dans le Tarn. Dans la nuit de samedi à dimanche, un homme est mort sur le site de ce barrage contesté, les opposants à sa construction affirmant que le décès est survenu «dans le contexte d'affrontements» avec les gendarmes. Le projet de barrage-réservoir d'1,5 million de m3 d'eau stockée est soutenu par le conseil général du Tarn, qui le juge indispensable pour irriguer les terres agricoles alentour et affirme qu'une autre zone humide sera recréée.
Très critique sur le projet, le rapport juge cependant «difficile» d'arrêter le chantier, «compte tenu de l'état d'avancement des travaux et des engagements locaux et régionaux pris avec la profession agricole». Il propose d'améliorer le projet sur plusieurs points. Le rapport, établi par deux ingénieurs généraux des ponts, eaux et des forêts, doit être rendu public par la préfecture du Tarn dans le courant de cette semaine, peut-être dès lundi.
«Des données anciennes et forfaitaires»
Le rapport critique tout d'abord une évaluation «contestable» des besoins «réels» d'irrigation, évoquant «une surestimation du volume de substitution destiné à l'irrigation d'au moins 35 %». Un surdimensionnement qui s'explique par une estimation des besoins établie «sur des données anciennes et forfaitaires». «Le choix d'un barrage en travers de la vallée a été privilégié sans réelle analyse des solutions alternatives possibles», une situation d'autant «plus regrettable que le coût d'investissement rapporté au volume stocké est élevé», note le rapport. Il qualifie en outre l'étude d'impact de «qualité très moyenne» et juge le financement du projet «fragile».Outre plusieurs recommandations techniques, le rapport préconise la mise en place d'un «comité de suivi multi-acteurs de la gestion des retenues des barrages de Sivens et de Thérondel afin que l'affectation des volumes et le projet territorial qui en découlera soient partagés par l'ensemble des acteurs locaux».
lefigaro.fr (Avec AFP) Publié le 26/10/2014
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Benoit BITEAU vice-président du Conseil Régional de Poitou-Charentes, président du FORUM des Marais Atlantiques (pôle relais national des zones humides de Mer du Nord, Manche et façade Atlantique, administrateur de l'Agence de l'Eau Garonne-Adour, paysan, après avoir constaté l'étendu des travaux de destruction de la Zone Humide de Testet à Sivens, a poussé son coup de gueule ... Comment rester insensible à un tel ravage ? Comment en effet expliquer aux jeunes que ces "travaux" vont faciliter l'agriculture intensive ?
http://www.networkvisio.com/barrage-de-sivens-tarn/tv-barrage-de-sivens-dans-le-tarn-l-elu-de-la-republique-benoi.html?vod=9865