La vie d’un homme. Rien de bien original ni alléchant, penserez-vous. Mais celle de Philip Bowman est plutôt intéressante.
Alors que la Seconde Guerre mondiale se termine enfin, le jeune homme rentre à New York. Il se fait engager par une maison d’édition et en devient très vite le directeur littéraire. Ce monstre sacré de l’édition voyage d’un bout à l’autre de la terre, plonge dans tous les océans, succombe à la chair et l’amour des femmes et savoure chaque instant avec émerveillement et intensité.
Et le héros nous happe, nous scotche à ses bouts de vie, nous touche en plein cœur. Tantôt dans son rapport avec les intellectuels du monde littéraire, que dans ses relations avec les femmes, qu’elles soient sexuelles ou amoureuses, Philip Bowman nous émeut. Et bien que les différentes thématiques de ce roman aient été approchées à maintes reprises, l’auteur parvient à capter notre esprit tant il rend crédible son héros et les personnages qui l’entourent.L’auteur dessine avec justesse les générations qui se croisent dans une Amérique intellectuelle entre le monde de l’édition, des auteurs et celui des femmes. La plume est limpide, les mots coulent comme une liqueur douce-amère. Et avec un talent incontestable, James Salter a fait de cette histoire a priori banale un panorama magistral.
Des fragments de vie, La vie tout simplement, regardée par l’auteur à travers des verres grossissants et relatée par des mots de vérité.
Le lecteur s’enthousiasme de la beauté de ce récit d’un auteur américain, certes, mais magnifiquement traduit. Au fil des pages, l’auteur nous met en haleine et garde le suspense intact jusqu’au bout, puisqu’il faudra attendre la dernière ligne qui révélera enfin la signification du titre du roman…
Une très belle surprise…
Et rien d’autre de James Salter