Une « petite » dernière !

Publié le 26 octobre 2014 par Jacquesmercier @JacquesMercier

« Une petite dernière », c’est ce que nous avons vécu hier soir devant le Centre Culturel de Dinant, dédié à Adolphe Sax ! Une « petite » puisque nous nous produirons pour une dernière série du 19 décembre au 4 janvier à Waterloo, devant l’Hôtel de Ville…

Que ressentons-nous ? Difficile à traduire aujourd’hui. Au fil de cette année, des liens se sont tissés comme pour une troupe de théâtre ou une équipe de tournage d’un film. Des codes, des habitudes, de la complicité, une manière d’appréhender un public aussi par ses réactions, qui changeaient d’une ville à l’autre… mais (quel bonheur, sincèrement!) quasi partout « à bureaux fermés » et avec un triomphe d’applaudissements et de réactions à la fin ! Cette sensation pour nous renouvelée chaque soir d’avoir réussi le pari, le défi de raconter en multimédias l’histoire des cent ans de jazz !

Il n’est pas facile pour le public de savoir de quoi il retourne : François de Carpentries a créé à la fois une pièce de théâtre, une conférence, un opéra, un concert, des dialogues, des extraits de films, l’histoire de la musique et l’histoire de notre société… avec évidemment omniprésente la musique en direct avec Stéphane au sax, auréolé d’un talent qu’on lui reconnaît unanimement, surtout de la part des artistes venus nous suivre ! Mais tous les musiciens qui se relaient autour de nous étaient géniaux : Vincent Bruyninckx, Ivan Paduart au piano (Casimir Liberski aussi pour les débuts) et Bruno Grollet au sax !

Ajoutons la présence « glamour, tellement pro mais aussi sensuelle » de Mercedes Gomez (de Deborah Hamilton pour quelques semaines), dont la voix a troublé chaque spectateur et celle de François Makanga, danseur, acteur, chanteur… serveur même, pour les besoins du scénario, qui ajoute le clin d’oeil de cette auto-dérision qui nous caractérise.

Lorsque Cédric Monnoye, le producteur, a imaginé cette Boîte de Jazz comme écrin pour ce duo de base (mon fils jazzman et moi qui avait débuté comme assistant de jazz à la RTBF), qu’il a demandé à Karin Van Hercke d’imaginer les décors, les costumes, la scénographie, savait-il que le résultat serait unique et fabuleux ? Peut-être que oui… au fond, ce métier exige du flair et de l’audace.

Natacha Millican qui nous a suivis comme « Directrice effective » de jour en jour a pu régler les problèmes nombreux qui se posent dans une telle « tournée » de plus d’un an, malgré ou grâce à ses 22 ans ! Parfois le surbookage, la chaleur dans la salle selon le temps, des incidents de vol durant la nuit, les boissons (au bar, on s’adjoignait une jeune fille locale pour évoluer dans la salle – avec souvent Emilie, et au début Christian ou Igor – sans oublier la surprise de certains WE, où Stéphane emmenait avec lui mes deux petits-fils adorables que sont Maël et Matis, qui aidèrent à faire la vaisselle en échange de chips !), l’ouverture et la fermeture, etc. Quelle énergie calme et souriante !

Pour la régie même chose : Aurélie Remy (et parfois Guillaume) a dû gérer les problèmes de son, de lumière, d’écrans, de balances voix et musique, les micros, le piano et le sax, etc. Elle devait veiller à notre présence, à nos trajets… et elle nous a initié à ce rite instauré pour le spectacle de se mettre en cercle dans le hall, derrière le rideau rouge, en tendant les mains dans un « love » répété jusqu’à sa conclusion du mot « Jazz »… Aurélie est vivante et drôle et cela nous a bien aidés !

Ah, ces rites du spectacle : depuis le début, j’ai dans la poche de mon gilet un petit papier avec les mots importants du début du show, que je n’ai jamais dû consulter mais que je n’ai jamais osé déchirer ! De même, depuis le premier jour, ma doctoresse m’a conseillé une boisson composée et savamment dosée de thym, de miel, de citron, de thés divers… que je prépare (ou ma femme) où que je sois, à l’hôtel ou chez moi. Ma voix, pourtant fragile après tant d’années de radio et de télé, n’a jamais totalement craqué ! Merci !

Pour ce qui est de la presse, nous avons été vraiment épaulés par la presse locale, par les télés locales, qui ont toutes couvert l’évenement (pas de JT national, mais j’imagine qu’ils y ont pensé et que l’occasion n’a jamais été concrétisée au fil de l’année entière – car, quand même !, nous aurons été vus par 25.000 personnes dans un spectacle unique, présenté par un ancien de la grande maison et mettant en valeur cette culture si proche de nous et dont notre pays peut s’enorgueillir de bien des talents (d’Adolphe Sax jusqu’à Toots! D’autant qu’on s’est rendu compte aussi que le jazz est dans l’air du temps, même chez les plus jeunes… Si ça, ce n’est pas digne d’être souligné ?). Nous avons été soutenus et invités dans une série d’émissions radio et télé de la RTBF et le tout premier à être venu le soir de la Première et à avoir été emballé c’est Philippe Baron, « le » spécialiste du jazz. Son témoignage a été décisif pour nous et pour le public ! Il n’est pas le seul, merci à tous !

Des extraits ont été enregistrés un peu partout, peut-être aura-t-on l’occasion d’en garder une trace !

Pour ne pas faire trop long, je vous donnerai encore dans la semaine d’autres impressions, parfois anecdotiques et drôles, autour de cette fabuleuse aventure ! (Entre autres, la version flamande avec Jan Hautekiet, le contact père-fils, des anecdotes drôles… )

(ci-dessous la plus récente des photos, elle est du talentueux Philippe Dehuit, photographe du Dinant Jazz Nights !)