Sergio Reggiani, dit Serge Reggiani né le 2 mai 1922 à Reggio d'Émilie (Italie)1 et mort le 23 juillet 2004 à Boulogne-Billancourt2, est un comédien et un chanteur français d'origine italienne. Venu du théâtre, il tourne au cinéma sous la direction de plusieurs générations de réalisateurs et s'impose comme une figure marquante du paysage cinématographique en France. Venu tardivement à la chanson, il est considéré comme l'un des grands interprètes de la chanson française. Exigeant dans le choix des auteurs, il chante aussi bien Baudelaire que Moustaki, ou encore Rimbaud, Dabadie ou Vian. Dans les années 1980, il se découvre une passion tardive pour la peinture, ce qui l'amène, en 1991, à exposer pour la première fois. Durant cette décennie, il publie également deux ouvrages autobiographiques.
Issu d'une famille italienne modeste (son père était associé coiffeur, sa mère ouvrière) et antifasciste, Serge Reggiani arrive en France à l'âge de huit ans avec sa famille, à Yvetot en Normandie. Il suit d'abord les traces de son père comme apprenti coiffeur, puis après la lecture d'une petite annonce, s'inscrit au Conservatoire des arts cinématographiques, à Paris, où la famille s'est installée depuis.
Il y reçoit en 1938 le 1er prix de comédie avant de s'inscrire en 1939 au Conservatoire national d'art dramatique. Il commence alors une carrière de comédien au théâtre en 1941 dans Le Loup-Garou de Roger Vitrac. Il interprète ensuite Britannicus auprès de Jean Marais, puis joue dans Les Parents terribles de Jean Cocteau.
En 1943, il rencontre, sur le tournage de Le Carrefour des enfants perdus de Léo Joannon, la comédienne Janine Darcey qu'il épouse en 1945. Ils auront deux enfants, Stéphan et Carine, à qui Serge Reggiani transmet la fibre artistique. Ils divorcent en 1955.
Après la guerre, il apparaît très souvent au théâtre ou au cinéma : Les Portes de la nuit en 1946, Casque d'or en 1952, qui lui permet de rencontrer celle qui restera toujours son amie, Simone Signoret et qu'il retrouvera dans L'Armée des ombres de Jean-Pierre Melville. Il est un comédien reconnu. Il est naturalisé français en 19483.
Il excelle dans des personnages troubles dans Manon d'Henri-Georges Clouzot en 1948 et dans Marie-Octobre de Julien Duvivier en 1958. En 1957, il épouse la comédienne et metteur en scène Annie Noël. Entre 1958 et 1963, ils auront ensemble trois enfants, Célia, qui deviendra pianiste, Simon et Maria.
À partir de 1963, Serge Reggiani s'oriente vers la chanson grâce à Jacques Canetti qu'il rencontre chez ses amis Signoret et Montand. Son premier disque, composé de chansons de Boris Vian, sort en 1965 et rencontre un franc succès. Au théâtre, sa performance dans Les Séquestrés d'Altona de Jean-Paul Sartre est particulièrement saluée.
En 1966, Barbara séduite par son album de chansons de Boris Vian, lui propose de faire la première partie de son tour de chant. Il entre alors sans le vouloir en concurrence avec son fils Stéphan qui tente de percer en tant que chanteur. Les textes de Vian séduisent la jeunesse de l'époque. Reggiani est aussi très apprécié par la jeunesse « soixante-huitarde » pour son engagement à gauche. Barbara l'aide à travailler sa voix. Il interprète avec son timbre de baryton Le Déserteur de Boris Vian, Ma Liberté, Les loups sont entrés dans Paris, Sarah (« La femme qui est dans mon lit n'a plus vingt ans depuis longtemps »), Venise n'est pas en Italie ou encore Le Barbier de Belleville.
Il travaille aussi bien avec des compositeurs reconnus - Jacques Datin notamment - qu'avec de nouveaux auteurs dont certains deviendront célèbres : Pierre Tisserand, Serge Bourgois, Albert Vidalie, Georges Moustaki et Jean-Loup Dabadie (qu'il retrouvera de nouveau sur le tournage de Vincent, François, Paul et les autres en 1974) ou encore Maxime Le Forestier et Serge Gainsbourg dans les années 1970. Son fils Stéphan et sa femme, Annie Noël, écriront également pour lui.
Dans les années 1970, Claude Lemesle lui écrit de nombreux textes : Venise n'est pas en Italie, Le Souffleur et Le Barbier de Belleville. Le parolier assure la direction artistique des derniers albums. De jeunes paroliers, tels Philippe Sizaire, Jacques Roure ou Marilena Orlando écrivent pour lui dans les années 1990. Reggiani chante également les mots de Didier Barbelivien. Michel Legrand et Alain Goraguer ont aussi composé pour lui.
Il tourne deux polars à succès de Roger Pigaut : Comptes à rebours en 1970 et Trois milliards sans ascenseur en 1972. Après 16 ans de vie commune, Serge Reggiani et Annie Noël s'éloignent. Ils divorcent en 1973. En 1975 il tourne pour Claude Lelouch, Le chat et la souris. À la fin des années 1970, il se produit sur scène avec son fils Stéphan, puis avec sa fille Carine. Un album est publié, la critique n'est pas tendre. Noëlle Adam partage ensuite sa vie4.
En 1980, à l'âge de 35 ans, son fils Stéphan met fin à ses jours dans la maison de Mougins où il se trouve avec sa femme et sa grand-mère. Serge utilisera sa voix pour jouer le Ramoneur dans Le Roi et l'oiseau. Bien qu'il ressente moins de goût pour la chanson, Serge Reggiani, soutenu par ses amis, trouve dans le travail la force de lutter contre la dépression et l'alcoolisme pourtant présents. Il continue ainsi de produire des albums qui bénéficient de la faveur du public et rencontre également un grand succès à l'Olympia en 1981. En 1986 il est dans L'Apiculteur de Theo Angelopoulos.
Au cours de la décennie 1990, il reprend goût à la vie et se produit sur de nombreuses scènes : le Palais des congrès, les Francofolies, l'Olympia. Il sort un album par an dont 70 balais, puis un tous les deux ans. Il exerce ses dons comme peintre et expose ses œuvres.
Il tient en 1991 le premier rôle de De force avec d'autres, le film de son fils Simon, devenu réalisateur. En 1995, il participe au Concert des Enfoirés, Les Enfoirés à l'Opéra-Comique. Il se produit à Reggio d'Émilie, sa ville natale, puis encore à Paris à la fin des années 1990.
En 2002, l'année de ses 80 ans, de nombreuses personnalités lui rendent hommage au travers d'un album nommé Autour de Serge Reggiani5. Il reçoit l'année suivante une Victoire d'honneur6 ainsi que la cravate de commandeur de l'Ordre du Mérite, remise par Jacques Chirac. Il se produit encore la même année sur de nombreuses scènes françaises et internationales. Il continue aussi d'exposer sa peinture.
Le 23 juillet 2004, il meurt d’une crise cardiaque à l'âge de 82 ans
(source http://fr.wikipedia.org/)
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