Verra-t-on une franchise à Londres un jour? J-R se positionne dans le tailgate.
London, USA…
Si 10 heures de football ne vous suffisent pas, allumez votre télé dès 9h30 ce matin pour synthoniser la rencontre entre les Lions et les Falcons qui vous parviendra en direct du Wembley Stadium. L’heure du match illustre une autre raison qui attire la NFL dans la capitale Britannique et si les projets d’y installer une concession semblaient loufoques il y a quelques années, il s’agit désormais d’une hypothèse de plus en plus probable.
D’abord, et c’est un immense plus dans la structure des ligues sportives de nos jours, ça fonctionne au niveau de la télévision. Aux États-Unis, la NFL bonifie davantage son offre et pourrait offrir quelques matchs en matinée à ses auditeurs si une concession s’installait en permanence au pays du porridge. Sinon, les matchs peuvent suivre l’habituelle heure de diffusion de 13h, ce qui les fait commencer à 18h heure locale. Ceci offrirait donc une plage horaire intéressante à un éventuel diffuseur Anglais, voire même Européen. Le fait que les matchs aient lieu le week-end facilite cet aspect crucial de la structure financière des ligues sportives modernes. En effet, une concession de la NBA à Paris ou Barcelone par exemple ou de la LNH disons à Stockholm se buterait au décalage horaire lors des matchs en semaine, un obstacle à peu près insoluble que n’a pas la NFL. Il est donc hautement probable que même si le football américain n’a pas la popularité du basketball ou du hockey sur le vieux continent, si une ligue professionnelle y fait sa niche un jour, ce sera la NFL.
Évidemment, rien ne garantit qu’une concession à Londres signerait un contrat de télé local (ou continental) digne de mention. On présume que ce sera une des choses que la NFL voudra s’assurer avant d’y implanter une formation et connaissant la folie entourant le droits de diffusion de sports ayant cours actuellement, on peut penser qu’il y a quelques British Pounds à aller chercher de ce côté là.
Bien sûr, la ligue n’est pas non plus insensible au fait que Londres soit une mégalopole, la plateforme financière de l’Europe en fait. Le quartier de la City regorge de fric, ce qui fait certainement saliver Roger Goodell et cie. Ce n’est d’ailleurs pas un grand secret que le remplacement de 2 concessions de petits marchés moribondes par des formations à Los Angeles et Londres font partie du plan devant mener la NFL à la barre des 25 milliards de revenus annuels. De plus, la ligue a la preuve chaque année que les billets se vendent facilement de l’autre côté de l’océan, ce qui est de moins en moins le cas aux USA.
Tout n’est pas rose toutefois. La NFL n’est pas habituée d’arriver deuxième dans l’esprit des gens. Ce ne serait pas le cas non plus en Angleterre, car avec 6 clubs de la Premiership basés dans la capitale anglaise, le mieux qu’une hypothétique concession de la NFL peut viser en termes d’espace médiatique serait le 7e rang. Malgré les salles combles, les parties disputées en Londres sont largement ignorées par les médias britanniques. Certes, les succès populaires sur Regent Street dans la semaine menant aux rencontres donnent espoir, mais entre un événement gratuit sur une rue passante et des dollars de « merchandising » en quantité suffisante, il y a une marge. Une concession devrait aller chercher au moins 100 millions en revenus locaux (ce que les Packers accomplissent dans leur micro-marché), ce qui exige des ententes de publicité, des compagnies locales qui s’impliquent etc… Bref, il faudrait voler des commanditaires au soccer. Tant que la NFL n’est qu’un événement ponctuel à Londres, elle demeure sympathique et ne dérange pas personne, mais lorsqu’elle commencera à glaner des grosses commandites aux clubs locaux de soccer, ça va changer. Sera-t-elle capable de le faire en quantité suffisante pour devenir une concession phare de la ligue? La grosseur de la métropole Britannique permet de le penser, mais il faudra pour cela faire une percée significative chez les amateurs de sports d’Europe, pas seulement chez les Américains de passage. C’est pour évaluer toutes ces inconnues que la NFL prend son temps et s’implante progressivement en sol Anglais.
Tout ce qui précède concerne l’argent, et pour cause, c’est ce qui intéresse la NFL. Il faut malgré tout parler du plus grand obstacle à la venue d’une concession Londonienne à mes yeux, soit la compétitivité et le voyagement. Comment une telle équipe pourrait traverser l’océan 8 fois, avec un décalage horaire variant entre 5 et 8 heures et espérer être compétitive? Présentement, chaque équipe qui doit se déplacer à Londres bénéficie de sa semaine de congé après coup. Pas besoin de grandes études en mathématiques pour comprendre qu’un club basé à Londres n’aurait pas ce privilège. Compétitivement, un club basé à Londres serait foutu, forcé de voyager selon un horaire invraisemblable. Pour ça, et parce que je crois encore que le football appartient plus à Jacksonville, St-Louis ou Oakland qu’à Londres, j’espère qu’aucun club ne s’implantera dans la capitale Anglaise à court terme. Mais je sais bien que je suis dans le champ. Money talks et le flirt de la NFL avec Londres n’a d’autres conclusions possibles que l’implantation d’une concession là-bas. Au moins, ça fera une maudite belle ville à visiter si j’y fais un pèlerinage NFL un jour…
A surveiller aujourd’hui
Comme la semaine passée, voici 5 points qui retiendront l’attention dans les affrontements de cette semaine.
1 ) Un réveil des Falcons : N’importe qui regardant l’alignement offensif d’Atlanta se dit qu’il faut que cette attaque débloque un moment donné. Julio Jones a pris la responsabilité cette semaine. C’est bien, mais face à la défensive des Lions, exposée en termes de verges, mais dominante dans les moments clés face aux Saints dimanche dernier, est-ce que les bonnes intentions des Falcons seront suffisantes ou si le club continuera de s’enliser. Quiconque ayant regardé les derniers matchs des sudistes ne peut malheureusement que pencher vers la seconde option.
2 ) La route du Nord passe-t-elle par Baltimore? :Les Ravens jouent gros ce dimanche au Paul Brown Stadium. En effet, une victoire leur permettrait de créer de la séparation au sommet de l’AFC Nord. Sur leur chemin se dressent des Bengals qui n’effraient plus grand monde. Pourtant Cincinnati a battu Baltimore à la semaine 1 et a absolument besoin d’un sursaut d’orgueil à domicile pour affronter une défensive gonflée à bloc. Si les matchs précédents valent quelque chose, les tigrés n’ont aucune chance, sauf que si Cincinnati veut performer à son plein potentiel, ce qui inclut de rempoter la division, ils n’ont pas le choix de gagner dimanche. En sont-ils capables? J’aimerais ça ne pas douter autant…
3 ) Jay Cutler et Brandon Marshall sauront-t-ils répondre? : Les Bears plongent à grande vitesse vers l’abîme. La tirade de Brandon Marshall suite au 4e revers consécutif à domicile des Nounours a marqué les esprits et elle exige clairement une réaction de la part des éléments clés de l’équipe à commencer par le QB. Nettement plus efficaces sur la route, les ourons doivent mettre leurs tripes sur la table dans un environnement difficile à Boston ce dimanche. Accusant déjà 2 matchs de retard sur Détroit et Green Bay dans la division, les Bears sont à court d’excuses. Cutler et Marshall doivent performer. Si l’histoire est bonne conseillère les doutes sont permis…
4 ) Eagles –Cards : le duel au sommet qu’on n’attendait pas : Les 2 formations montrent des fiches de 5-1, les 2 empruntant des recettes différentes. A Philadelphie, l’attaque tient le fort, mais il ne faut pas sous-estimer l’apport d’une défensive plus avare que prévu. Dans le désert, pas de surprise, les succès reposent d’abord sur une défensive impressionnante qui permet à une attaque ordinaire d’en faire juste assez pour gagner. La présence de Carson Palmer permet toutefois d’ouvrir davantage le livre de jeu des oiseaux rouges. Une défaite n’affectera pas le positionnement favorable d’aucun des 2 clubs, mais ce choc entre 2 outisiders de la NFC permettra de voir qui est réellement sérieux dans cette conférence. J’ai l’impression que c’est l’Arizona qui laissera sa marque sur cette confrontation.
5 ) Dans leur élément, les Saints peuvent-ils se relancer : Des duels offensifs, la Saints en ont disputés plusieurs ces dernières années, et la majorité du temps, ils en sont sortis vainqueurs. Sauf qu’ils inventent des manières de perdre cette saison, n’ayant remporté que 2 de leurs 6 affrontements, tandis que leurs adversaires du jour sont sur une séquence de 4 victoires en ligne. En plus de marquer à outrance, les Packers semblent tenir leur bout défensivement, en provoquant des revirements et en appliquant de la pression sur le quart. Or, la Nouvelle-Orléans a besoin de ce match, et elle voudra sans doute venger ses échecs récents face au Pack. Les performances jusqu’à présent cette saison ne le présagent pas, mais je crois tout de même aux Saints ce week-end…
La NFL sera avec vous dès le petit déjeuner cette semaine. Profitez-en pour ingurgiter 2 œufs bacon avec votre football, ça n’arrive pas souvent!!!