Ferme des Mille vaches : des photos de cadavres de vaches dévoilées

Publié le 25 octobre 2014 par Bioaddict @bioaddict
L'association Novissen a dévoilé des photos aériennes de la Ferme dite des "Mille Vaches" sur lesquelles on distingue des cadavres de vaches. Des vaches qui ont déjà succombé à leurs conditions d'élevage abominables moins d'un mois après l'ouverture de cette ferme usine dans laquelle l'animal est exploité comme une machine. Sur le même thème   Le scandale de l'élevage en batterie des lapins L'agriculture biologique devient le modèle à suivre Consommation d'oeufs : l'élevage en batterie n'a plus la cote ! Les jeunes parents ne veulent plus de produits industriels pour leurs enfants Les agriculteurs bio français sont en danger Cuisine et santé : du lait végétal pour remplacer le lait de vache OK
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La ferme des Mille Vaches : quand l'animal est exploité comme une machine

La ferme dite des "Mille vaches", située près d'Abbeville dans la Somme, est une exploitation créée par l'entrepreneur Michel Ramery qui est devenue le symbole de l'industrialisation de l'agriculture, un modèle de compétitivité agricole qui met à mal les petites fermes, les petits paysans et l'élevage de proximité. Dans cette usine, les vaches ne verront, de leur vie, ni un pré ni un brin d'herbe. Ici, on exploite l'animal comme une machine. La ferme traite les vaches trois fois par jour. Elles montent sur un tourniquet, en rang d'oignon, une organisation inspirée d'une méthode développée aux Etats-Unis. Ainsi, 9 500 litres de lait sont produits par jour.

Les photos de cadavres de vaches dévoilées

Alors que les vaches étaient arrivées sur le site entre le 12 et le 13 septembre, l'association Novissen a fourni les preuves que deux d'entre elles au moins ont déjà succombé à leurs conditions d'élevage. Novissen a en effet dévoilé des photos de cadavres de vaches réalisées les 4 et 5 octobre, et donc trois semaines à peine après l'ouverture du site.

Les clichés ont été pris par Claude Dubois, passionné d'aviation et vice-président de l'association, qui effectuait un tour en ULM près de l'usine le 4 octobre. En regardant ses clichés le soir même, il constate une tache blanche et noire située entre le gigantesque hangar de l'usine et le tas de fumier. Une vache gît à même le sol. " Je n'avais pas de grand-angle et de loin, je ne m'en suis pas rendu compte sur le moment ", raconte-t-il au journal Reporterre qui a dévoilé l'affaire.

Le lendemain, il remonte de nouveau à bord avec un collègue. Cette fois, son appareil photo est muni d'un zoom plus puissant. Et cette fois, ce n'est plus une vache, mais deux, qui sont étendues, inertes, sur le sol en bitume de l'exploitation, au même endroit que la veille.

Lorsqu'on zoome sur l'image, on aperçoit des flaques de sang dégoulinant directement du museau des bovins. Il ne fait aucun doute : les vaches sont mortes.

Reporterre a appelé le directeur de l'exploitation, Michel Welter, pour réclamer quelques explications et savoir combien de vaches sont actuellement présentes sur le site : " C'est une donnée confidentielle, c'est notre problème. On n'a pas à communiquer sur les chiffres " a répondu Michel Welter.

Pour l'instant le site abrite obligatoirement moins de 500 animaux, la ferme-usine n'ayant pas réussi à obtenir toutes les autorisations.

"Si avec un troupeau " réduit " la ferme-usine n'arrive déjà pas à les maintenir en vie, on peine à penser ce qui arrivera avec un troupeau de mille vaches..." commente le site Newmanity.

L'association NOVISSEN

L'association NOVISSEN a été créée le 17 novembre 2011. Son nom est l'acronyme de NOs VIllages Se Soucient de leur ENvironnement.

"Comme il se prononce " Nos vies saines ! ", il rappelle avec force notre souhait à tous" expliquent les fondateurs.

Pourquoi cette association ?

Fin août 2011, la population d'une petite commune de la Somme apprend que sur ses terres (et celles de la commune voisine) va être installée, sous peu, la plus grande ferme-usine de France. Un élevage laitier géant (qui donne son nom au projet, dit des "Mille vaches") sera associé à un méthaniseur de puissance industrielle (sous couvert agricole).
Les risques évidents alertent aussitôt la population ! La lutte s'organise pour faire annuler pareil projet qui met en péril la santé, la sécurité, l'environnement, l'emploi, qui pose la question de la condition animale, et montre de façon évidente les dérives de tout un système !

Des paysans au tribunal

Le 28 octobre, neufs militants de la Confédération paysanne vont se retrouver devant la Justice à Amiens ce 28 octobre. Ce qui leur est reproché ? Avoir osé dire non ! Avoir osé refuser la dérive de l'agriculture vers toujours plus de concentration, toujours plus d'accaparement, toujours moins de paysans.

"Le souci, c'est que nous posons effectivement les questions qui dérangent. L'agriculture est en train de se crasher dans le mur de l'industrialisation à outrance. Mais que veulent les citoyens ? Que veulent les paysans ? Que veulent les élus ? Des fermes ou des usines ? Doit-on " fabriquer " l'alimentation comme on multiplie les pièces de voiture ? Non, non et non !" s'indigne Laurent Pinatel, Porte-parole de la Confédération paysanne. "Nous revendiquons une agriculture avec des paysans. Des paysans qui ont un lien particulier avec leurs animaux, avec la nature... des paysans qui donnent un sens à leur vie, qui font que notre pays resplendit pour son excellence culinaire ! C'est tout ça qui se joue en ce moment... c'est cette page qui va se tourner sur les paysans si nous ne faisons rien... Alors, soyons nombreux à Amiens pour stopper cette folle dérive ! Le combat est ambitieux, nous l'avons déjà bien avancé... amplifions le mouvement !"

Tous les paysans et les citoyens sont invités à se rassembler le 28 octobre 2014, 9h, Palais de Justice d' Amiens pour le procès des militants de la Confédération Paysanne.

" Ram'ry entends-tu la colère qui nous vient de la plaine ? / Ram'ry entends-tu la souffrance des bêtes à la peine ? / Ohé, citoyens, ouvriers et paysans, c'est l'alarme / On ne laiss'ra pas polluer et maltraiter sans vacarme. " Sur l'air du Chant des partisans, dont elle reprend certaines paroles, l'association NOVISSEN chantera pour se faire entendre. Un chant de révolte, un chant pour réveiller les consciences. Un chant qui résonnera dans toute la France.

Stella Giani