"La montée de l'économisme correspond du point de vue des sensibilités, à un changement très profond de la demande sociale d'intelligence. Le désir d'intelligibilité a été supplanté par le souci de l'efficacité d'un système conçu comme le seul possible. La question n'est plus de comprendre ce que sont l'homme la société, l'histoire...la question est juste de savoir comment cela marche et comment faire en sorte que cela marche mieux. C'est en ce sens que l'expert a pris la relève de l'intellectuel" Marcel Gauchet dans l’Obs 2607.
Nous croiserons cela avec un phénomène de plus en plus fréquent: l'irascibilité des personnes, qui saute à la figure en écoutant l’interview de Najat Vallaud-Belkacem, par des jeunes au Bondy Blog Café.
Keynes, il y a un siècle, espérait que les gains de productivité donneraient naissance à des existences confortables, tout en redoutant une sorte de dépression généralisée, du aux manques d’habitudes.
Dans son dernier ouvrage « Ils changent le monde » Rob Hopkins, invite chacun à créer de la richesse au plan local, même s’il ne sait pas comment faire, même surtout s’il ne sait pas. On est dans un mouvement, celui de la Transition, aux antipodes du Politique qui se pose en « sachant » et en ayant, comme le fait remarquer Gauchet en accord avec l’économiste Cohen, démissionné devant l’économique.
Si nous espérons pouvoir apporter une réponse un tant soit peu novatrice et appropriable par tout un chacun, nous devons nous saisir de ces deux questions de façon simultanée.
Hopkins rappelle les enjeux
2 °C : la hausse de température maximum pour que cela ne conduise pas à de trop gros bouleversements.
565 Gigatones, l’émission de CO2 maximum pour parvenir à cet objectif.
80 R0des réserves connues de combustibles devraient rester dans le sous-sol.
Hopkins propage la résilience locale, comme chacun sait et pas n’importe comment. Nous donnerons un exemple :
une étude sur la Nouvelle Orléans a comparé l’impact d’une surface de 16000 m2 de commerces de détail abritant cent magasins indépendants à celui de la même surface occupée par un seul supermarché. La première a généré des ventes de 105 millions dont 35 sont restées dans l’économie locale. La seconde, 5 millions de dollars, dont 8 sont restés à l’économie locale et ont nécessité 27 000 m 2 de parking.
C’est à Totnes qu’a commencé ce mouvement de la Transition. On peut y consulter le bilan au lien suivant :
http://www.transitiontowntotnes.org/groups/reconomybusinessnetwork/economic-blueprint/.
Totness s’inscrit dans le mouvement qui tente de substituer le possible au probable, lancé, nous le rappelons, par Gaston Berger, il y a 60 ans !
« A tous les niveaux, le plus grand obstacle pour transformer le monde autour de soi est que nous n’avons pas la lucidité et l’imagination suffisantes pour concevoir combien il pourrait être différent » nous rappelle Roberti Unger
« Un Monde où nous aurons à nouveau le temps de parler ensemble, ayant identifié les compétences, disposant d’une faculté d’adaptation et de l’assurance.
Un monde où les factures de chauffage seront minimes voire nulles, où la beauté sera un critère essentiel, où l’on n’aura pas besoin de trente ans pour rembourser un crédit au logement, où nous connaitrons nos producteurs locaux…. »
La bibliothèque d’outils de Seatlle, un plan photovoltaïque sur le toit d’une église en Angleterre, des repar’café comme à Paris 15, des restos où l’on mange bien pour 6 euros (rue de Bretagne et bientôt Bondy ?), une société de services énergétiques, 50 R0des projets citoyens primés comme à Loos en Gonelle, où un maire comme celui de Bristol est payé en monnaie locale, où des citoyens se regroupent pour créer une centrale solaire, ou l’on peut faire son marché de légume dans les rues, ou les épiceries coopératives fleurissent ainsi que les centres d’aides aux personnes en difficultés, où l’on construit des alternatives aux supermarchés…
Si ces lignes vous touchent, si vous avez envie de venir carburer avec nous autour des préoccupations suivantes
1. Quelles sont les initiatives fortes que nous devons mettre en avant ?
2. Quels sont les contextes les plus féconds pour les porter ?
3. Quelles sont les expériences que nous devons en priorité promouvoir ?
4. Quelles sont les fragilités à respecter ?
5. Quels sont les niveaux d’autonomie envisageables
6. Quelles précautions à prendre pour que cela soit généralisable?
7. Comment évaluer ce qui se fait et se défait ?
8. Quelles sont les mutations nécessaires à opérer ?
9. Quels sont les buts que nous devrions afficher ?
10. Quelles sont les règles qui les sous-tendent ?
11.Quels sont les principes qui les structurent ?
12A quoi sont-ils utiles ?
Alors, faites vous connaître !