Le Grimoire d’Arkandias // De Alexandre Castagnetii et Julien Simonet. Avec Christian Clavier, Ryan Brodie et Pauline Brisy.
Ce qui m’a certainement le plus choqué dans Le Grimoire d’Arkandias c’est la musique et ce petit moment où l’on sent clairement l’influence du générique d’Harry Potter qui aurait été remixé pour l’occasion. D’ailleurs, le film semble assumé ses références ce qui n’est pas si mal que ça. Mais au delà de ça, le film rame énormément à cause du talent plus que limité de son casting d’enfants. Ce n’est pas la première fois que la France s’essaye au conte moderne. On avait déjà eu Les Enfants de Timpelbach par exemple avec Gérard Depardieu. Ici c’est Christian Clavier qui s’y colle. Déjà star du plus gros succès commercial français de l’année (Qu’est ce qu’on a fait au Bon Dieu ?) il est ici la star d’un nouveau film encore produit par UGC (je pense qu’ils doivent l’avoir pris sous leur aile). Les références ne manquent pas, de Harry Potter à Hollow Man (pour les bandes) le film est finalement sympathique au premier abord mais le souci ce sont les enfants qui manquent cruellement de charisme et surtout le héros, qui a tout les problèmes d’un acteur qui malheureusement ne sait pas jouer la nuance ou en tout cas nous toucher.
Dans le village de Ronenval, tout semble normal. Trop normal pour Théo qui ne rêve que d’une chose : échapper à son destin de boloss. Un jour, il déniche à la bibliothèque un livre de magie qui contient les secrets de fabrication d’une bague d’invisibilité. Avec l’aide de ses meilleurs amis Bonnav et Laura, il décide de fabriquer cette bague. Surprise : Théo disparaît pour de bon ! Victime de trois sorcières, il reste bloqué dans l’invisibilité...Il se lance alors dans une course effrénée contre le temps. Arkandias, un étrange individu toujours à leurs trousses, est peut être le seul à pouvoir les aider.
Car un film comme Le Grimoire d’Arkandias se doit d’avoir un minimum de bons ingrédients pour réussir sa potion magique. La base même de ce film est plutôt intéressante, partant de l’idée de l’homme invisible. Après tout ce n’est pas si commun que ça. De plus, l’idée d’une histoire d’amour naissante entre une jeune fille qui a tout pour elle sauf le sourire et un jeune garçon rondouillard, ce n’est pas non plus ce qu’il y a de plus commun. Je pense donc que Alexandre Castagnetti et Julien Simonet voulaient tenter quelque chose après avoir été responsable du particulièrement médiocre Amour & turbulences. En passant derrière la caméra, il y a quelque chose qui aurait clairement pu se passer mais voilà, tout ce que le film tente il échoue en grande partie à cause de son mauvais casting. Au milieu de tout ça, ceux qui brillent ce sont Christian Clavier, en vieux roublard qui se pense roi de l’alchimie dans sa roulotte qui aurait de quoi rappeler Les Visiteurs (la référence au mot sarrasin ne doit pas y être anodine par exemple et le film est truffé de choses de ce genre là, sous forme de clin d’oeil). Et puis il y a le trio de choc composé de Armelle, Isabelle Nanty et Anémone.
Ces trois là, dans le rôle des soeurs Boucher, des voleuses de pacotille, forcent encore une fois le sourire du spectateur qui ne peut que se délecter de les voir nous amuser. Cela reste donc un film très gentil, très enfantin, qui veut nous offrir quelque chose de légèrement différent dans le cinéma français. Ce n’est pas avec cette nouvelle tentative que je vais réussi à apprécier le spectacle que l’on tente de nous servir. Cela a beau être pavé de bonnes intentions, ce n’est clairement pas ce que je cherchais. Je m’attendais certainement à trop de la part de ce film mais celui-ci n’a eu de cesse de me décevoir tout au long. Ryan Brodie, petit nouveau du cinéma français, n’est pas un acteur à qui j’aurais envie de faire appel une nouvelle fois tant son jeu est plus que limité. Je veux bien que cela soit un premier essai pour lui mais c’est malheureusement pas quelqu’un de talentueux. Le duo de la Chanson du Dimanche aurait peut-être dû se méfier et peut-être se concentrer sur les références à la pop culture qui elles sont bonnes et auraient pu délivrer un film meta particulièrement réussi.
Note : 4/10. En bref, dommage que le casting enfant soit aussi raté et que le film n’assume pas totalement son côté meta.