Lundi 20 octobre, l’Autorité pakistanaise de régulation des médias (PEMRA) a suspendu les émissions de la chaîne privée ARY TV pour 15 jours. Cette dernière est accusée d’avoir "calomnié" la justice du pays après avoir diffusé une interview d’un homme faisant actuellement l’objet d’un procès très médiatisé devant la haute cour de Lahore.
"ARY TV doit être immédiatement autorisée à reprendre l’antenne. Absolument rien ne justifie que les autorités pakistanaises réduisent au silence certains médias en raison de leurs seules tendances politiques. L’interdiction d’ARY rappelle brusquement la menace des poursuites pénales reposant sur des dispositions législatives à la définition trop large relatives à l’outrage à la Cour et l’hostilité à l’État. Au Pakistan, les journalistes sont attaqués de toutes parts. Ils sont harcelés et parfois même enlevés et tués pour avoir fait leur travail", a déclaré Mustafa Qadri, chercheur sur le Pakistan à Amnesty International.
Cette décision et ce procès s’inscrivent dans le contexte d’une querelle politique de plus en plus violente entre le gouvernement élu, l’armée et certains groupes politiques d’opposition.