On sait que le stress induit l’inflammation et est associé à un risque accru de maladies liées au vieillissement, cependant les mécanismes moléculaires qui peuvent expliquer cet effet accélérateur restent mal connus.
Dépression et vieillissement ont des effets en commun : Ces scientifiques de l’Institut Max Planck (Munich) constatent qu’à la fois la dépression et le vieillissement sont associés à des changements biochimiques sur un même gène, FKBP5 sur le chromosome 6. Précisement, le vieillissement réduit le processus de méthylation (qui régule les gènes) et entraine une surexpression -ici- du gène FKBP5, une surexpression qui elle-même accélère encore le processus de « déméthylation ». Cette surexpression de FKBP5 est associée à une augmentation des marqueurs biochimiques de l’inflammation et du risque cardiovasculaire.
Le lien entre stress, dépression et vieillissement : Le Dr Anthony Zannas de l’Institut Max Planck et auteur principal de l’étude résume : La dépression, comme le vieillissement peut conduire à des changements dans l’expression de certains gènes qui participent, en temps normal, à la régulation de la réponse au stress. Ces changements vont être ainsi associés à une inflammation accrue qui conduit à l’augmentation du risque de plusieurs maladies liées au vieillissement, comme la maladie cardiovasculaire et certains troubles neuropsychiatriques observés chez les sujets stressés et déprimés.
Ainsi, le stress accélère certaines modifications épigénétiques qui vont exprimer des marqueurs de l’inflammation et favoriser les maladies liées au vieillissement. Où est la cause et où est l’effet, les chercheurs souhaitent mener d’autres études pour mieux comprendre ce cycle stress, dépression, inflammation et maladies liées à l’âge. Il ressort néanmoins de cette étude que l’état de dépression est une expression d’un ensemble de vulnérabilités pour les maladies liées à l’âge, dont l’obésité, le diabète, les maladies cérébrovasculaires et la démence. Ici, la connexion identifiée est ce gène FKBP5 -qui régule d’ailleurs plusieurs gènes de la dépression et a déjà été impliqué dans la maladie d’Alzheimer-, mais de nombreux mécanismes épigénétiques restent à identifier. En conclusion, on commence à comprendre peu à peu pourquoi les maladies de l’âge, comme la maladie cardiovasculaire, la démence ou le cancer, sont plus sévères chez les personnes déprimées.
Source: European College of Neuropsychopharmacology Researchers find why depression and aging linked to increased disease risk
Lire aussi :Et si la DÉPRESSION accélérait le vieillissement -