La Villa Demoiselle a été construite à Reims en 1890 sous les ordres de Henry Vasnier.
Légataire de la Maison Pommery, il veut faire de ce lieu son habitation, et y organiser des réceptions à la hauteur de ses goûts. Mécène, « collectionneur éclairé », il admire Corot, Millet, Gallé et Majorelle. L'architecte Louis Sorel est choisi. Le chantier débute en 1904. Sorel innove en décidant de bâtir la villa sur une structure principale en béton. C'est une première. Puis il innove encore en réalisant une charpente pour partie en métal. Au-delà de l’audace technique, ce sera là une décision vitale car béton et métal permirent à l’ensemble de tenir sur ses bases durant les bombardements, de résister aux oscillations et aux effets de souffle. Vient également à y œuvrer l'ébéniste d'Emile Gallé et de Louis Majorelle, Tony Selmersheim. Vasnier meurt un an avant la fin des travaux, en 1907.
Nouveau directeur du Domaine Pommery, Louis Cochet baptise la Villa de son patronyme en 1908. Il y réside jusqu'en 1936. La Villa Cochet est habitée jusqu'en 1970 par les cadres de la maison Pommery, après quoi elle connaît une période d'abandon et de pillage.
La maison est menacée de démolition dans les années 1980 par de nombreux projets immobiliers et c'est Michel André, architecte des bâtiments de France, qui évite le sinistre. Elle n'est cependant placée sous la protection de la ville de Reims qu'en 1999. Paul-François Vranken, alors Président du groupe Vranken-Pommery Monopole, et Nathalie Vranken, l'achetent en 2004. N'hésitant pas à faire appel à des artisans de renommée internationale, le couple entreprend de lui redonner sa splendeur. La rénovation dure près de cinq ans.
La maison intéresse par son savant mélange d'Art Nouveau et d'Art Déco, ancrée dans une période où le glissement d'une tendance à l'autre ne s'était pas opéré en une brisure nette. Une dualité que les propriétaires ont respecté. Autre travail d'orfèvre, les nouveaux maîtres du lieu ont écumé les salles de ventes et les antiquaires afin de lui restituer des meubles d'époque. Au titre des trouvailles formidables une cheminée de Paul-Alexandre Dumas, élève de Louis Majorelle, spectaculaire, autrefois présentée à l’Exposition universelle de 1900. De nombreuses commandes à la Cristallerie Saint-Louis sont faites. Les peintures à elles seules ont demandé deux ans de patience. Elles ont été exécutées au pochoir et enrichies de 22 000 feuilles d'or, conformément aux dessins de l'architecte Louis Sorel.
Les Vranken ambitionnent d'en faire un lieu de vie mais pas seulement. "Nous avons des trésors. Il faut les montrer".
A voir un jour.
D'après Wikipédia