C'est Riad Sattouf qui m'a conforté, par son travail, dans l'idée qu'observer ses contemporains était sans doute le meilleur moyen de connaitre son époque. De la sentir et de l'appréhender pour pouvoir en faire quelque chose. La politiser au fond, car comprendre c'est la base pour changer, évoluer ou tenter de pousser au changement.
Et quand j'observe, je me mets à comprendre à quel point je suis en décalage avec les attentes de la majorité. La vie semble réglée entre travail (je déteste bosser), enfant (je ne veux pas d'enfant), télévision (je regarde plus ARTE que TF1), haine de "l'autre" et religions (je suis antithéiste).
Alors me vient l'idée et le fait d'être un peu "hors marges", même plus marginal. Non pas que je sois habillé d'une certaine façon ou que mon mode de vie me mette à la marge, non, justement. Je suis intégré comme on dit, mais tellement loin de ceux qui m'intègrent que je me dis qu'ils doivent soit ne pas suivre ce que je suis, soit tout simplement me mettre de côté parce qu'il manque d'envie d'entrer dans mes interrogations.
On s'y fait, à la longue, et bizarrement je le vis parfois mieux aujourd'hui qu'il y a quelques temps. Même si ça coute toujours, parce que je me refuse de plus en plus à rassurer, et pose les choses comme je les pense et le sens. Difficile pour moi de croire aux grands ensembles faciles, je sais que chaque humain est unique, et que ses choix influent sur ceux qui l'entourent, et plus largement sur la société. Que l'appartenance revendiquée à tel ou tel mouvement de pensée n'exclus pas d'être un imbécile fini.
Le souci que l'on rencontre, quand on est dans ma situation, c'est celui de savoir si l'on se doit d'être franc ou pas selon les situations, si ce que l'on a dire est clair ou pas, audible ou pas. Car l'acuité que vous donne l'observation de vos semblables fait que, souvent, un certain cynisme se réveil. Et le cynisme aujourd'hui est interdit, tout comme la critique. Silence sur tout, pas de politique, juste du fun ! On doit être drôle, pas de noirceur, pas de monde tel qu'il est mais tel qu'il est vendu.
Alors que faire ? Baisser les bras ? Parfois, j'y pense, et je me dis que ce serait un bon moyen d'être moins mal, d'avancer plus sereinement, d'être plus "dans le vent". Mais au final, ce ne serait pas moi! Et peut-on être bien si on n'accepte pas ce que l'on est ? Je ne crois pas.
Alors je vais devoir accepter mes moments de blues, de difficultés, de résignation, d'énervement, de mal être. Mais aussi ceux d'exaltation, d'espoirs, d'envies, de luttes, de joies. Accepter de vivre et d'être moi, même si j'observe que ce moi n'est pas comme le "eux" qu'on attend. Et donc, vivre !
Désolé, ce billet est un peu introspectif, mais vous n'étiez pas obligé de le lire jusqu'au bout non plus.
C'est Riad Sattouf qui m'a conforté, par son travail, dans l'idée qu'observer ses contemporains était sans doute le meilleur moyen de connaitre son époque. De la sentir et de l'appréhender pour pouvoir en faire quelque chose. La politiser au fond, car comprendre c'est la base pour changer, évoluer ou tenter de pousser au changement.
Et quand j'observe, je me mets à comprendre à quel point je suis en décalage avec les attentes de la majorité. La vie semble réglée entre travail (je déteste bosser), enfant (je ne veux pas d'enfant), télévision (je regarde plus ARTE que TF1), haine de "l'autre" et religions (je suis antithéiste).
Alors me vient l'idée et le fait d'être un peu "hors marges", même plus marginal. Non pas que je sois habillé d'une certaine façon ou que mon mode de vie me mette à la marge, non, justement. Je suis intégré comme on dit, mais tellement loin de ceux qui m'intègrent que je me dis qu'ils doivent soit ne pas suivre ce que je suis, soit tout simplement me mettre de côté parce qu'il manque d'envie d'entrer dans mes interrogations.
On s'y fait, à la longue, et bizarrement je le vis parfois mieux aujourd'hui qu'il y a quelques temps. Même si ça coute toujours, parce que je me refuse de plus en plus à rassurer, et pose les choses comme je les pense et le sens. Difficile pour moi de croire aux grands ensembles faciles, je sais que chaque humain est unique, et que ses choix influent sur ceux qui l'entourent, et plus largement sur la société. Que l'appartenance revendiquée à tel ou tel mouvement de pensée n'exclus pas d'être un imbécile fini.
Le souci que l'on rencontre, quand on est dans ma situation, c'est celui de savoir si l'on se doit d'être franc ou pas selon les situations, si ce que l'on a dire est clair ou pas, audible ou pas. Car l'acuité que vous donne l'observation de vos semblables fait que, souvent, un certain cynisme se réveil. Et le cynisme aujourd'hui est interdit, tout comme la critique. Silence sur tout, pas de politique, juste du fun ! On doit être drôle, pas de noirceur, pas de monde tel qu'il est mais tel qu'il est vendu.
Alors que faire ? Baisser les bras ? Parfois, j'y pense, et je me dis que ce serait un bon moyen d'être moins mal, d'avancer plus sereinement, d'être plus "dans le vent". Mais au final, ce ne serait pas moi! Et peut-on être bien si on n'accepte pas ce que l'on est ? Je ne crois pas.
Alors je vais devoir accepter mes moments de blues, de difficultés, de résignation, d'énervement, de mal être. Mais aussi ceux d'exaltation, d'espoirs, d'envies, de luttes, de joies. Accepter de vivre et d'être moi, même si j'observe que ce moi n'est pas comme le "eux" qu'on attend. Et donc, vivre !
Désolé, ce billet est un peu introspectif, mais vous n'étiez pas obligé de le lire jusqu'au bout non plus.