Au calendrier de la semaine dernière : jeudi 16 octobre, journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire. J’avais commencé à préparer un article que je souhaitais publier le jour même, mais semaine bien remplie, weekend agité, puis sorties pour cause d’anniversaires… Ajouté à un changement radical de temps, le manque de sommeil a fini en grosse crève et résultat : j’entame ce billet tardif par une série d’excuses inintéressantes au lieu de rentrer dans le vif du sujet.
Je regrette de faire écho à la campagne avec 8 jours de retard, mais finalement, ce n’est peut-être pas plus mal. Pendant les quelques jours qui ont précédé le 16 octobre, nous avons vu, lu ou entendu un certain nombre de messages liés au gaspillage dans les supermarchés et les médias… Et puis, plus rien.
Pis encore : le 17 au matin, en arrivant au bureau, Stéphanie me demandait dans l’ascenseur quelle recette j’allais bientôt tester pour le blog ; en lui répondant que je prévoyais de publier un article en lien avec la campagne, elle m’apprenait qu’elle n’en n’avait pas entendu parler. C’est bien la preuve que l’information n’a pas été suffisamment diffusée.
Car on ne réalise pas forcément que chaque Français met en moyenne 20 kilos de nourriture par an à la poubelle. 20 kilos. Un chiffre dérangeant que l’on devrait connaître et garder en tête, qui devrait nous faire réfléchir et agir, aussi bien de façon collective qu’individuelle.
L’objet de cette publication n’est évidemment pas de donner de leçons mais mais je me suis dit qu’à mon humble échelle, je pouvais toujours me remémorer quelques trucs et astuces anti-gaspillage déjà testés –et, je l’avoue pas toujours respectés…– puis les partager, pour tenter de diffuser les bons réflexes et, si possible, pour en apprendre de nouveaux. Car avec un minimum d’organisation et de discipline, on peut tous réduire ce gaspillage obscène et, par la même occasion, faire des économies.
AVANT LES COURSES :
1. Bien manger !
C’est bien connu, en parcourant les allées des (super)marchés le ventre plein, vous achèterez moins d’aliments dont vous n’avez pas vraiment besoin. Ce qui veut dire moins de restes, moins de produits trop riches (en excès, mauvais pour la ligne), et un porte-monnaie mieux rempli.
2. Faire un petit inventaire.
Avant de sortir, vérifiez ce que vous avez déjà dans vos frigos et placards. Ainsi, vous garderez en tête ce que vous devez bientôt consommer, vous éviterez de racheter des choses que vous avez déjà et ça vous donnera des idées de plats : notez les ingrédients qu’il vous manque pour accommoder ceux qui sont chez vous.
PENDANT LES COURSES :
3. Ne pas (trop) se laisser tenter.
Je suis la première à être attirée par une promotion ou une nouveauté, mais avant d’attraper le séduisant produit, je me pose de plus en plus de questions :
- Saurai-je le cuisiner ou quand le servir ?
- Quelle est la date limite pour le consommer ?
- Aurai-je le temps de le préparer ?
- Quelle quantité est vraiment nécessaire ?
EN RENTRANT DES COURSES :
4. Bien stocker.
Dans le réfrigérateur, à chaque aliment son étage. Vous trouverez plein d’infos utiles sur le sujet sur le blog Papilles et Pupilles : http://www.papillesetpupilles.fr/2013/02/chaine-du-froid-et-duree-de-conservation-des-aliments-au-refrigerateur.html/
Vous aurez remarqué que mes recettes comportent souvent des herbes fraîches… Pour les conserver le plus longtemps possible sans avoir à les congeler (ce qui leur fait perdre tout leur goût), achetez-les non lavées, en botte ou en sachet. Ôtez le fil ou l’élastique qui les maintient (le cas échéant), mettez les tiges dans un verre d’eau (comme s’il s’agissait de fleurs dans un vase), recouvrez votre bouquet d’un sachet en plastique et rangez-le au frais. De temps en temps, changez l’eau et coupez la base des tiges pour qu’elles continuent à absorber. Faites-moi confiance : votre menthe, coriandre, etc. vivra jeune et belle pendant une dizaine de jours au moins !
Crédit photo : offtract.com
Sur les étagères du réfrigérateur mais aussi dans vos placards, rangez au fond les aliments les moins périssables et laissez bien à la vue de tous ceux qui doivent être consommés plus rapidement. Les fruits et légumes qui ne seront pas rangés au frais doivent la plupart du temps être conservés dans un endroit frais et sec, de préférence à l’abri de la lumière. Attention à bien les ranger car certains, comme les pommes, accélèrent la maturation des autres ! Plus d’infos ici : http://www.consommerdurable.com/2013/04/comment-bien-conserver-ses-fruits-et-legumes/ et là : http://www.economie.gouv.fr/dgccrf/Publications/Vie-pratique/Fiches-pratiques/Conservation-des-aliments
AU MOMENT DE CUISINER :
5. Vérifier avant de jeter.
Vous connaissez sûrement l’astuce des oeufs plongés dans un grand volume d’eau froide salée : s’ils restent couchés au fond, ils sont ultra-frais ; s’ils se relèvent un peu, ils sont encore bons à cuire ; s’ils flottent, il faut s’en débarrasser fissa.
Sachez aussi que la plupart des laitages industriels peuvent être consommés quelques jours après la date indiquée (3-4 jours après la DLC… voire plus : à vous de juger !).
6. Exploiter ses ingrédients au maximum.
Pourquoi jeter des ressources toutes fraîches ? Essayez plutôt de penser à la façon dont vous pouvez cuisiner les parties non-utiles à votre recette initiale.
- Fanes de carottes ou de radis = soupes !
- Agrumes bio = zestes !
- Épluchures = chips !
- Carcasses de viandes/poissons/fruits de mer = sauces ou bouillons !
7. Utiliser fruits et légumes abîmés.
Ce n’est pas parce qu’ils sont tachetés ou un peu flétris qu’il faut les mépriser. Vous pouvez utiliser des végétaux un peu vieux pour préparer sauces, chutneys ou compotes. Rajoutez quelques épices et vous vous régalerez, en préservant aussi bien la planète que votre porte-monnaie car les conserves équivalentes achetées dans le commerce reviennent la plupart du temps bien plus chères.
Si vous vous apercevez que votre salade n’est plus très fraîche, vous pouvez soit en faire un délicieux potage, soit la faire revivre en la plongeant quelques minutes dans de l’eau tiède puis la rincer à l’eau froide –je n’ai encore jamais essayé, mais il paraît que ça marche vraiment bien.
Quant aux vieilles bananes, elles font des merveilles (délicieuses et ultra saines) : essayez-vous même le cake à l’avoine de Joy (version cerises fraîches ou pépites de chocolat) ou ces super pancakes pour le petit-déj et vous m’en direz des nouvelles.
APRES LE REPAS :
8. Recycler les restes.
Ne jetez pas ! Le pain rassis deviendra perdu, ou se mixera pour en faire de la chapelure, ou s’humidifiera pour confectionner des boulettes/croquettes ou encore pour épaissir une soupe.
Les restes de viande/poisson/légumes cuits pourront se réutiliser en cocottes, frittatas, quiches, cakes, parmentiers, crêpes, sandwiches, pizzas ou même parfois en salade. C’est souvent comme ça qu’on découvre de nouvelles associations étonnement bonnes… qui peuvent même devenir des recettes de famille !
Crédit photo : cuisineaz.com
Vous trouverez ici des recettes à base de restes –à vous d’en imaginer de nouvelles !
- http://cuisine.journaldesfemmes.com/gastronomie/recettes-faciles-pour-cuisiner-les-restes/
- http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/25_recettes_noel.pdf
- http://www.anti-gaspillage.carrefour.fr/gaspillage-alimentaire-recettes/
- http://www.ecogeste.fr/module/views/evry/uploads/livret_recettes.pdf
9. Congeler.
Quand on a la flemme de se mettre à cuisiner, on finit soit par dépenser dans un restaurant pas forcément top, soit par avaler la première chose que l’on trouve chez soi parce qu’il faut bien manger quelque chose… Et quel dommage de ne pas prendre de plaisir lors d’un repas ! Personnellement, je trouve ça très frustrant, or un excellent moyen de gagner du temps, de l’argent, des endorphines et de la dopamine est de cuisiner des quantités suffisantes pour congeler une partie d’un bon plat, qui restera à notre disposition pour quand l’envie nous prendra.
Attention : ne pas mettre au frais/froid un aliment encore chaud, bien le ranger dans un récipient hermétique et surtout penser à étiqueter (contenu, date de préparation/congélation et date limite d’utilisation). Pour noter ce dernier élément, j’utilise souvent un tableau disponible ici : http://www.ocongel.net/tableau-conservation-congelation.php
10. Continuer à s’informer + créer ou soutenir des initiatives anti-gaspi
Heureusement, la blogosphère regorge de bons conseils, et surtout le Ministère de l’agriculture commence à prendre les choses en main. Il existe aussi de nombreuses associations ou particuliers qui lancent des projets pour lutter contre le gaspillage –ça vous donnera peut-être envie de vous engager !
- Les “Gueules Cassées, (…) démarche initiée par des producteurs de fruits et légumes qui veulent revaloriser des produits moins parfaits mais qui méritent pleinement d’être vendus” : http://lesgueulescassees.org/
- Les Disco Soupes (que l’on retrouve dans toute la France et dans plusieurs pays) proposent de cuisiner restes et rebuts ensemble, en musique et dans la bonne humeur. Pour organiser ou participer à une Disco Soupe près de chez vous : http://discosoupe.org
- Trop bon pour gaspiller, le doggy-bag français : http://www.tropbonpourgaspiller.com/
- Sauve Ta Bouffe, projet canadien visant à “augmenter le niveau de connaissances en ce qui a trait à l’anti-gaspillage et rendre cette pratique plus populaire" : http://www.sauvetabouffe.org
- Love the Food, Hate the Waste pour des recettes, conseils et astuces antigaspi (an anglais) : http://www.lovefoodhatewaste.com/
- Restdejting, ingénieuse site de rencontres qui permet aux célibataires d’indiquer le contenu de leur frigo et placards pour composer la meilleure recette à deux. Vous parlez suédois ? http://lantmannen.se/aktiviteter/restdejting/
Et vous, avez-vous des recettes et astuces anti-gaspillage à partager ?