D’après le dernier rapport du cabinet Roland Berger, le domaine de la e-santé n’est pas synonyme de réussite pour les acteurs des télécoms.
Un domaine où se sont plutôt les pure players de l’internet qui sont en passe de devenir des acteurs incontournables.
En effet, les récents et nombreux articles sur le sujet ne cessent de nous avertir que les acteurs issus de l’internet vont dominer l’e-santé. Parmi ceux-ci, les géants du net comme Apple ou Google sont cités et il est vrai que les dernières acquisitions, recrutements, créations sont autant d’exemples concrets de leur velléité à s’implanter durablement dans le marché prometteur que représente la e-santé.
Un autre point important est cependant notifié pour le développement du secteur de la e-santé, et cela pour les 5 prochaines années selon le même rapport.
Il s’agit des partenariats entre les différents acteurs qui s’intéressent au domaine de la e-santé. Cela concerne des fabricants de matériels permettant la collecte des données (Samsung, Apple…), des fabricants de médicaments, des fournisseurs de soins et des payeurs (notamment les assurances).
C’est donc annoncé, les laboratoires pharmaceutiques vont devoir inclure dans leurs stratégies la constitution de partenariats pertinents. Et devant la part croissante que prennent les services impliquant de la connectivité médicale, il apparaît impossible pour l’industrie pharmaceutique de faire l’impasse sur des collaborations étroites avec des partenaires spécialisés dans ces outils et expertises.
Parmi ces compétences ou activités spécifiques, citons par exemple, les réseaux de connectivité, la fabrication de capteurs, les infrastructures liées à l’hébergement sécurisé de données de santé, les intégrateurs pour assurer l’interopérabilité entre chaque solution utilisée…
L’aspect financier n’est pas à oublier non plus, au travers des programmes de prévention et d’accompagnement, qui ne pourront se mettre en place sans le support de financeurs tels que les mutuelles et assurances santé.
A la lecture de ce préambule, on comprend donc mieux (du mois je l’espère ;-)), les diverses annonces et mises en place de partenariats entre l’industrie pharmaceutique et de nombreux acteurs aussi divers que variés.
Novartis (via sa filiale Alcon) qui a conclu un accord de licence avec Google pour utiliser sa technologie pour la fabrication et la commercialisation de lentilles de contact connectées permettant un suivi de la glycémie en temps réel (les lentilles pourraient aider à gérer la maladie en mesurant en continu les niveaux de glucose en étant reliées à un appareil médical grâce à une connexion sans fil, qui mesure le niveau de fluide lacrymal dans l’œil).
En septembre, c’était le laboratoire AbbVie qui annonçait son partenariat avec Calico, la jeune entreprise consacrée à la santé et financée par Google. Un partenariat qui a pour objectif de « découvrir, développer et mettre sur le marché de nouvelles thérapies pour des patients ayant des maladies liées à l’âge, incluant la neurodégénérescence et le cancer » selon les propres termes utilisés lors de la communication à la presse autour cette annonce.
Avant l’été, le Laboratoire Sandoz grâce à son partenariat avec la société Observia, annonçait la création d’un nouveau logiciel pour aider les pharmaciens à préparer et conduire des entretiens pharmaceutiques avec leurs patients.Une collaboration qui vise à évaluer l’impact de l’entretien pharmaceutique sur l’observance du patient diabétique.
Ce logiciel nommé « observia », proposé sur tablette, permet d’accompagner les pharmaciens d’officine dans la préparation des entretiens qu’ils ont à mener dans le cadre de leur participation au suivi des patients sous anticoagulants et notamment sous antivitamine K (suivi qui s’effectue grâce à au moins deux entretiens annuels). En mars 2014, plus de 1400 pharmaciens utilisaient ce logiciel.
Pour en savoir plus : http://observia.fr/ ou l’article du JIM (http://www.jim.fr/infirmier/actualites/pro_societe/92_infirm/e-docs/accompagnement_des_patients_sous_avk_par_les_pharmaciens_suivez_observia__145265/document_actu_pro.phtml)
L’année dernière, les Laboratoires LNC présentaient le programme Bariaspoon, dont la particularité est d’intégrer l’usage la « fourchette /cuillère connectée » de la start-up Slow Control. Cela afin d’aider à limiter la vitesse à laquelle on mange, un impératif pour des patients concernés par un suivi pré/post-opératoire de chirurgie bariatrique (obésité).
Pour en savoir plus : http://www.hi-and-you.fr/objet-connecte/sante/sante-connectee-et-obesite
Impossible de ne pas citer dans ces exemples, ce qui fut sans doute le laboratoire pionnier dans ce type de stratégie, à savoir Sanofi avec le projet Diabeo, et son partenariat avec Voluntis et le CERITD (Centre d’Etude et de Recherche pour l’Intensification du Traitement du Diabète).
Un accord de collaboration qui remonte déjà à l’année 2011, autour du développement de DIABEO, une solution de télémédecine dans le diabète. Voluntis apportant ici son expertise technique au laboratoire.
Pour en savoir plus :
http://www.ces-asso.org/sites/default/files/j_nguyen.pdf
https://itunes.apple.com/fr/app/diabeo/id595993009?mt=8
A la lecture de ces quelques exemples (liste non exhaustive), on peut déjà deviner que l’avenir des laboratoires pharmaceutiques rime de plus en plus avec transformation digitale, la mise en place de services d’e-santé, le développement de l’observance et du bon usage grâce aux informations collectées via des objets connectés et autres capteurs…
De véritables opportunités sont à saisir !
Et vous ? Qu’en pensez-vous ?