Magazine Humeur
(Du blog "Apostilles de Guanchygodo)
Retour après sept mois de quoi ?
Comment le nier, avant tout de regards sur soi-même. D'auto-critique, de remise en cause, de recherches de défaillances dans l'analyse et la démarche face à un monde, non pas de plus en plus « difficile » mais de plus en plus « différent »
À la fois : ne pas sanctifier des démarches anciennes sans les avoir passées à la moulinette d'évaluation des résultats auxquels elles ont conduit ou conduisent ; ne pas se lancer dans de nouvelles pistes sans avoir d'abord bien inspecté et balisé le terrain devant soi.
En assumant par avance toute la marge d'erreur qu'elles impliquent pour essayer de garder ouvertes les issues de secours.
Auto-mise en garde pour pouvoir repartir avec un minimum de confiance.
Un peu grandiloquent pour un acteur sans accès véritable à la scène, si ce n'est dans sa propre chambre à coucher, devant le miroir de la grande armoire. Mais on peut se rêver tout à fait vivant quelle que soit la taille réelle visible -voire invisible- depuis l'extérieur !
Alors, par quoi commencer ?
L'affaire syrienne continue de dégouliner du sang ; la Russie s'éloigne toujours de l'image où « l'Occident » voudrait la voir se caler sans pour autant trouver autre chose que le saut dans le vide Poutinien ; la folie terroriste continue de déformer l'Islam sans qu'une force interne pacifique, humaine, nécessairement interne, vienne lui donner la formule pour sortir de la violence aveugle, stupide, qui gangrène d'abord ses propres peuples ; l'Afrique se débat dans une situation que les milliers de migrants du désespoir illustrent de la manière la plus cruelle qu'il soit, en se noyant dans l'aujourd'hui mal nommé Mare-Nostrum ou en restant accrochés aux fils barbelés de l'enclave espagnole de Melilla.
Et pendant ce temps, nous, les Européens, nous continuons à patauger dans la grisaille d'une crise économique et sociale, bien sûr, mais aussi politique et statutaire qui ne nous apporte pas la moindre idée claire sur notre propre futur et notre propre statut.
De quoi hésiter avant de se mettre à poser son petit grain de sel même par la petite fenêtre d'un blog. Mais, je me dis encore une fois : se taire, qu'elle complicité !
Alors, ces Apostilles ne prétendent que d'être une voix de plus parmi tous ceux qui veulent plus de justice et plus d'humanité, heureusement nombreux, même s'ils ne le sont pas assez pour dévier le cours du fleuve, avec l'espoir que peu à peu, si nous n'avons pas peur de crier notre mécontentement malgré notre faiblesse, des petites avancées auront lieu dans cette justice et cette humanité si nécessaires pour vivre ensemble dans un monde plus solidaire et plus avenant pour tous.©Jorge Guanchygodo