François Fillon sait que sa volonté de réforme est testée par sa capacité à d'abord faire bouger la fonction publique.
Le nouveau clivage majeur est désormais entre les salariés du secteur privé et ceux du secteur public.
C'est un actif sur quatre qui est un salarié du secteur public en France.
Malgré les déclarations effectuées tout au long des dernières décennies, le secteur public français n'a jamais cessé de se développer.
Les effectifs de la fonction publique d'Etat ont augmenté de 10 % lors de la seule dernière décennie.
L'éducation nationale française est le plus gros employeur du monde avec ses 1 600 000 salariés.
Une croissance considérable est intervenue dans le cadre de la fonction publique territoriale qu'il s'agisse des personnels des Communes et tout particulièrement ces dernières années, des personnels des structures intercommunales.
Aujourd'hui, le clivage dominant dans l'opinion publique est le rapport à la précarité. Or, dans ce rapport à la précarité, les salariés du secteur public disposent d'un privilège qui est celui de la sécurité de l'emploi. Par conséquent, un réel clivage intervient désormais entre les salariés du secteur privé et ceux du secteur public.
A l'intérieur même de ce secteur public, les salariés considèrent qu'ils disposent d'un second avantage qui est celui du maintien des droits acquis et toute remise en cause de ces droits acquis est considérée comme une baisse de la " générosité " des " décideurs politiques " et la remise en cause de la considération qui devrait être témoignée au " service public ".
Cet électorat du secteur public a aujourd'hui un comportement électoral très typé.
Le parti socialiste est le premier représentant de ces professions intermédiaires et des salariés du secteur public.
Cette évolution traduit celle du parti socialiste qui est progressivement devenu le principal représentant d'une part importante des classes moyennes et non plus des classes ouvrières.