D’abord le lieu, une nouvelle médiathèque à Créteil (94). Un escalier vertigineux, des vitres partout, des espaces ouverts.
Et au rez-de-chaussée, une salle fermée, une sorte d’écrin pour la parole. Et, ce soir-là, celle de Sapho, « chanteuse du monde », disant le texte de son recueil publié chez Bruno Doucey, Blanc. Ce mot qui s’écrit sur fond de couleur pour pouvoir être lu, ce mot de silence, ce mot « point de départ de toute écriture point d’arrivée ». J’entends, dans cette proposition, que l’écriture part de là et y arrive, et à la fois qu’il n’y a point de départ ni d’arrivée. Mais le blanc n’est pas absence de couleur, ni même abstention : c’est la totalité des couleurs, et il n’est pas facile de s’y tenir. Il faut toujours le chercher, le conquérir, rire, crier, se taire, le faire advenir avant le mot lui-même, le traquer dans la typographie, sur la musique le poser comme un souffle. S’en mettre plein les yeux.
J'ai assisté à cette lecture dans les locaux de la Médiathèque de l'Abbaye - Nelson Mandela, à Créteil (94)