Tout me plaît dans La femme au carnet rouge : les personnages sont dignes, l'histoire est très bien écrite, nourrie par des références multiples. La plume d'Antoine Laurain me touche : il ne surjoue pas, il manipule gentiment ses héros, les laisse hésiter, prendre des risques, oser et pleurer. Et puis, appeler un chat Belphégor ou mettre en scène Patrick Modiano en tant que personnage secondaire mais néanmoins essentiel à l'enquête, six mois avant sa distinction suédoise, me semblent des gages de haute qualité visionnaire ! Antoine Laurain s'amuse et nous prenons beaucoup de plaisir à le lire : tout est doux, fragile, tenu. Dans son monde, les adultes se disputent une recette du pot-au-feu, Poutine n'en fait qu'à sa tête (dans la réalité aussi, malheureusement), l'insupportable Chloé offre la plus jolie des ouvertures. Et les dernières phrases, dignes du film Le fabuleux destin d'Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet, placent la virgule finale au bon endroit !
C'est un livre qui fait un bien fou et que je vous encourage à déguster.
Éditions Flammarion
de cet auteur : Le chapeau de Mitterand (très bien aussi)
autres avis : Liliba, Deedoux,
emprunté à la biblio