En cette fin de semaine, retournons un peu, si vous le voulez bien, et quelques jours seulement après mon très long article hommage à Claude Sautet, faire un tour du côté du Festival Lumière, pour vous proposer une petite rétrospective personnelle, plus pourvue en photos (une fois n'est pas coutume) qu'en textes de cette 6ème édition d'un festival tel que j'ai pu l'appréhender cette année.
Un festival dont j'ai essayé de profiter du mieux possible, même si, évidemment, je n'ai pu assister à toutes les séances et master class que j'avais coché, lorsque j'ai reçu le programme.
Mais dans l'ensemble, j'ai quand même bien usé mes bottes(et mes yeux) lors de cette édition 2014, qui fut, selon l'avis d'une grande majorité d'observateurs, une bien belle édition (d'ailleurs on notera avec satisfaction qu'il y a eu 8% de hausse de fréquentation par rapport à l'an passé, l'effet Tarantino de 2013 a du effectivement y être pour qelque chose).
Je vous livre donc sans plus attendre quelques petites photos que j'ai pu prendre à cette occasion (pas évident de faire un reportage photo sans smartphone, toujours hors service depuis trois semaines, depuis que j'ai eu la bonne idée de le mettre dans mon sac de sport avec une bouteille d'eau non fermée) qui servent, je j'espère, à témoigner de la bonne vitalité et la richesse de la programmation de ce Festival qui fait la fierté des lyonnais:
Et comme le Festival ne serait pas ce qu'il est sans ses stars, même si lors de mes virées à la fameuse Plateforme j'en ai pas croisé autant que j'aimerais, voici quand même un petit aperçu des célébrités que mon appareil photo de fortune a bien voulu capturer au gré de mes allées et venues au gré des diverses projections auxquelles j'ai pu assister toute la semaine passée:
Et le dernier pour la route, et pas la moindre de mes stars, puisqu'il s'agit de l'immense star hollywoodienne Kean Reeves, venu présenter son passionnant documentaire Side By Side ( sur le passage du 35 mm au numérique, avec des entretiens fort intéressants avec David Fincher, Georges Lucas et bien d'autres) et dont j'ai d'ailleurs géné le passage en appellant ma copine pour lui signaler que le mythique acteur de Matrix était à 5 mètres de moi :o)Et du côté moins people, je retiendrais de ce Festival (en plus des rétrospectives Sautet et Almodovar qui ont fait et feront l'objet d'un billet à part) des " leçons de cinéma », commentés par Fabrice Calzettoni de l’Institut Lumière, autour de grands réalisateurs, auxquels j'ai pu assister le jeudi dans les salons de l’Hôtel de Ville.A travers des extraits des chefs-d’œuvre de Franck Capra, Claude Sautet ou encore Pedro Almodovar, analysés avec pas mal de pertinence, on a pu, Michel et moi, découvrir les coulisses des tournages et les astuces de mise en scène de ces maîtres incontestés du cinéma.
J'ai également assisté à une séance de l'hommage rendu par l'Institut Lumière à l’immense Coluche, avec la présentation - par Agnès Soral et les fils de Coluche- de son film le plus mythique, Tchao Pantin de Claude Berri (1981), désormais restauré, et qui a valu évidemment au comique un César pour ce formidable rôle à contre-emploi dans un film crépusculaire et désespéré que je n'avais pas revu depuis une bonne vingtaine d'années.
Je n'oublierai pas de dire un mot sur la projection du "Canardeur" de Michael Cimino , un habitué du festival depuis deux années maintenant. Cimino clôturait l’édition 2012 à la Halle Tony Garnier avec La Porte du Paradis et présentait son chef-d’oeuvre Voyage au bout de l’enfer l’an dernier. A l’occasion de sa réédition en DVD/Blu-ray, il nous a montré cette année ce Canardeur, son tout premier film réalisé en 1974 ( qu'Eastwood voulait lui racheter au départ, mais Cimino a résisté à ces tentations) où, en plus d’un buddy movie un peu daté mais sympathique porté par le solide tandem Clint Eastwood/Jeff Bridges, il livre un regard ironique et sans concession aucune sur l’Amérique de son époque…
Vu aussi pendant le Festival The Saddest Music in the World (2003) de Guy Maddin, programmé dans le cadre de l’hommage rendu à Isabella Rossellini, qui malheureusement n'était pas présente lors de cette séance du jeudi soir au Ciné Opéra. Le festival Lumière a choisir de l’honorer, à travers ce film, ainsi que Blue Velvet et La Peur de son père, l'illustre Roberto Rosselini. The Saddest Music in the World (2003), est un film culte pour certains, totalement barré et ubuesque pour d'autres, à l'image de la personnalité de ce Guy Maddin dont je n'avais vu aucun film et dont l'univers très cinématographique (à travers un hommage au cinéma muet évident) mais complètement surréaliste n'est pas vraiment fait pour moi, malgré d'évidentes qualités formelles et quelques belles idées de scénario ( les prothèses de jambes faites de bierre, seuls les rares qui ont vu le film pourront comprendre :o)..
Concernant le cinéma plus axé sur le divertissement, je suis allé aussi aller jeter un oeil du côté du film culte S.O.S. fantômes, diffusé à l'occasion du 30e anniversaire de la sortie du film dans une version restaurée du long métrage dans les salles obscures( qui ressort actuellement dans quelques salles, surtout à Paris). Voilà en effet un film que je n'avais jamais vu de ma vie, ni au ciné, ni à la TV, et qui m'a conforté sur le fait que la comédie de SF et moi on n'est pas forcément fait l'un pour l'autre... ou alors ce n'est pas forcément de ma faute, et le film a vraiment du mal à passer le cap des années, les effets spéciaux notamment faisant vraiment datés.
Côté longs métrages encore inédits, car même si le festival est là pour promouvoir le patrimoine du cinéma, j'aime beaucoup me rabattre sur les deux longs métrages proposés par Thierry Frémeaux , qui chaque année présente deux ou trois avant premières de films présentés sur la croisette, tant que ceux ci aient une connexion avec la programmation du Festival.
Ainsi, , j'ai eu la chance d'aller voir, un mois avant sa sortie le très attendu "The Search" – en présence de Michel Hazanavicius et Bérénice Bejo – et Les Nouveaux Sauvages en séances spéciales, tous les deux présentés en sélection en Compétition Officielle du Festival de Cannes.
Trois ans après avoir ouvert le Festival Lumière 2011 avec The Artist, Michel Hazanavicius et sa muse Bérénice Bejo étaient notamment présents avec son dernier film, The Search, fresque mélodramatique et guerrière de 2h30 (quand même) sur le conflit Russie-Tchétchénie. Visiblement bien remonté depuis sa présentation très tiède sur la Croisette en mai dernier, le film pousse longuement à la réflexion, et je reviendrais bien évidemment dessus lors de sa sortie salles un mois avant sa sortie salles, le 26 novembre, prochain.
Pareil pour "Les Nouveaux Sauvages", de l'argentin Damián Szifron dont le film était présenté dans le cadre de l'hommage rendu au prix Lumière. En effet Pedro Almodóvar est parfois producteur de film et c'est le cas avec ces Nouveaux Sauvages, un très savoureux film à skectch nettement dans la veine des Nouveaux Monstres de Dino Risi, qui ne sort pas en salles avant le 14 janvier prochain, donc j'ai largement le temps de revenir sur un film qui m'a, disons le de suite bien plus emballé que "The Search".
Vous vous rendez compte avec ces quelques films cités ici et là, ma semaine cinéma au Festival Lumière fut riches en émotions en tous genres, et il me reste désormais, avant de cloturer la page du 6ème Festival Lumière, à vous parler de la personnalité du 7ème art qui nous a provoqué le plus d'émotions lors de cette riche semaine, je veux bien sur parler du maestro Pedro Almodovar en personne.
Mais pour cela, on va encore, si vous le voulez bien, patienter un peu que je finisse ce troisième et ultime billet sur cet excellentte 6ème édition du festival Lumière!!
C'était le Festival Lumière 2014, à Lyon