Suite à l’ouverture de la succession, en présence de plusieurs ayants droit, les biens sont en indivision : l’actif successoral appartient à l’ensemble des cohéritiers, qui deviennent alors des indivisaires, jusqu’au partage définitif de la succession déterminant les parts de chacun.
Selon l’article 815 du Code civil chaque indivisaire peut demander le partage à tout moment, sauf si un jugement ou une convention entre les indivisaires impose le maintien en indivision. L’article 815-17 du Code civil permet également aux créanciers d’un des ayants droit de demander le partage à la place de leur débiteur.
L’indivision peut être maintenue par le tribunal de grande instance pour protéger les intérêts des indivisaires, dans le cas d’entreprises et de biens immobiliers. Le maintien n’est prescrit que pour une durée maximale de 5 ans mais peut être renouvelé, par exemple, jusqu’à la majorité du plus jeune des descendants.
Sachez que pour clairement définir vos héritiers et successeurs, il vous faut définir un testament, ce dernier peut tout à fait être exécuté dans le cadre d’une assurance obsèques.
La gestion des biens en indivision
Pendant la période d’indivision, les biens sont gérés de différentes manières :
- Soit en commun par l’ensemble des indivisaires,
- Soit par un mandataire :
Ce mandat est un acte notarié et n’est valable que s’il est justifié par un intérêt sérieux et légitime précisément motivé.
Le mandataire peut éventuellement être rémunéré sous la forme d’une fraction des revenus que procure sa gestion ou d’un capital mais qui ne peut porter atteinte à la réserve héréditaire.
La demande peut être faite par un héritier, un créancier ou le ministère public.
Les actions des indivisaires
Ils doivent accomplir certains actes de gestion courants comme l’entretien, les réparations ou encore le paiement des factures :
- Tout indivisaire peut décider d’accomplir des actes conservatoires, c’est à dire des travaux sur le bien indivis. Il n’a pas besoin de l’accord des autres indivisaires, si ces travaux se révèlent nécessaires à la conservation du bien. Il n’est pas obligatoire que ces travaux soient urgents.
- Les actes d’administration et certains actes de disposition (vente d’un meuble, travaux d’entretien…) peuvent être effectués après une décision prise à la majorité des 2/3 des héritiers indivisaires selon l’article 815-3 du Code civil.
- Les autres actes de disposition comme la vente, la donation ou la prise d’hypothèque restent soumis à la règle de l’unanimité.
Le tribunal de grande instance peut être saisi par un indivisaire qui désire passer seul un acte pour lequel le consentement d’un autre héritier serait nécessaire, si cette action est dans l’intérêt de tous.