Louisa Conventi dans son entreprise maintient en vie une tradition vénitienne ancienne et enseigne un métier qui défie la crise.
Au XIXème siècle, il y avait, partout dans Venise, les impiraresse du verbe impirare, qui signifie enfiler, un travail qui était fait exclusivement par les femmes à la maison : voir notre article
Surtout, il y avait à Murano, les Conterie ces fabriques de perles en verre. Aujourd’hui, les usines sont en République Tchèque où l’on a transféré au nom du capitalisme et de la rentabilité à outrance, brevets et secrets de fabrication, méthodes de travail, usines et tout le savoir faire ancestral vénitien.
Autrefois, deux hommes prenaient une boule de verre en fusion et partaient en courant à l’opposé l’un de l’autre sur 100 mètres, reposant sur le sol un long spaghetti de verre.
Aujourd’hui, ces hommes ne sont plus à Murano, et les insolentes impiraresse ont disparues des calli de Castello… leur travail n’est plus coordonné par une mistra, et les ouvrières ne se rebellent plus contre cette femme qui s’enrichissait sur le fruit de leur travail si mal payé.
Disparu ?
Avec la crise, de nombreux métiers reviennent. Au numéro civique 100 de Cannaregio, calle Priuli dei Cavaletti, Luisa Conventi a créé son entreprise.
Tutto nasce nel dopoguerra veneziano. L’azienda creata dal figlio del mio bisnonno si occupava delle conterie e nel tempo abbiamo proseguito, tra alti e bassi…
Après-guerre, l’entreprise créé par son arrière grand-père a continué, avec des hauts et des bas, mais, aujourd’hui, l’entreprise dispose d’un vaste assortiment de plus de 200 nuances de couleurs pour des perles de tailles et caractéristiques diverses. Il y a les perle tonde avec des trous ronds ou carrés, les mezze linee et les quarti di linea, les tre cut, les charlotte et puis encore les burattini, les tosca, les papagà, les rigadin, les corniola, les incamiciati et les macà.
Anna vient de temps en temps pour faire des démonstrations, et montre son art avec un éventail de 60 aiguilles tenu dans une main pour insérer rapidement les petites perles. Elle rêve, tout en agitant ses mains « Andiamo a fare delle rappresentazioni un poco ovunque, per esempio un nostro amico ci ospita in un locale a Rialto e con la scusa del “garangheo” si fa vedere cos’era questo mestiere che alla fine non morirà mai. Ancora oggi si fa così e le frange vengono fatte con i vecchi telai in legno. Certo non ci sono più le signore sotto la porta di casa con la sessola. Ci si evolve. Come ho fatto io, ma sempre con lo stesso spirito e metodo di lavoro. La mia è un’azienda alla luce del sole, ma ci si deve ricordare che questo mestiere era fatto per arrotondare senza il bisogno di allontanarsi dalla famiglia. Di questi tempi potrebbe tornare come mestiere, visto che il prodotto delle perle è molto richiesto« .
Peut-être reverrons nous un jour des jeunes femmes tricoter les perles sur le devant de leur porte dans les calli de Venise, tout en commentant d’un on cru et acide celles et ceux qui passeront devant eux… espérons seulement que ces commentaires seront bien en vénitien et non pas en chinois…