Le cancer du col de l’utérus est lié à une infection à papillomavirus humain transmise par voie sexuelle. En France, il touche chaque année environ 3.000 femmes et est à l’origine de 1.000 décès.
Le dépistage de ce cancer par frottis cervico-utérin a montré son efficacité mais environ une femme sur deux ne réalise pas ou pas assez régulièrement de frottis. Les principales raisons de cette faible adhésion sont les difficultés d’accès ou les réticences vis-à-vis de l’examen gynécologique et l’absence de dépistage organisé.
La recherche de papillomavirus humain sur des prélèvements vaginaux réalisés par les femmes elles-mêmes est une alternative possible au dépistage par frottis. Une équipe du CHRU de Tours, coordonnée par le Dr Ken Haguenoer, a évalué, dans une étude financée par l’Institut National du Cancer et co-financée par la Ligue contre le cancer, l’efficacité sur la participation de l’envoi d’un kit pour auto-prélèvement vaginal au domicile de femmes ne participant pas au dépistage par frottis.
Menée de mars 2012 à septembre 2013 sur 6 000 femmes résidant en Indre-et-Loire, l’étude
Montre que,
- l’envoi d’un kit pour auto-prélèvement vaginal au domicile de femmes non dépistées permettait d’obtenir une participation de 22.5%
- vs seulement 11.7% parmi les femmes recevant un courrier les incitant à réaliser un frottis,
- et 9,9% parmi les femmes ne recevant ni courrier ni kit pour auto-prélèvement.
Un excellent rapport coût/efficacité : L’analyse médico-économique montre également que l’envoi d’un kit pour auto-prélèvement était plus coût-efficace (63.2europar femme supplémentaire dépistée) que l’envoi d’un courrier de relance (77.8€).
Alors que le plan cancer 2014-2019 prévoit la mise en place d’un dépistage organisé du cancer du col de l’utérus, l’auto-prélèvement vaginal pourrait, dans ce cadre, être proposé aux femmes non participantes.
L’auto-prélèvement vaginal en pratique :
Les femmes sélectionnées recevaient un kit d’auto-prélèvement vaginal constitué d’un courrier explicatif, d’un écouvillon (sorte de long coton-tige), d’une fiche d’identification, d’une notice explicative illustrée et d’une enveloppe retour préaffranchie. Il était demandé aux femmes de réaliser leur auto-prélèvement en introduisant l’écouvillon dans leur vagin (environ 5 cm), puis de le tourner 3 fois. Après avoir replacé l’écouvillon dans son tube de protection, il était envoyé au laboratoire de virologie pour rechercher la présence de papillomavirus humain. En cas de présence de papillomavirus humain, les femmes devaient consulter un médecin pour réaliser un frottis.
Source: Communiqué CHRU de Tours et Br. J. Cancer 23 September 2014 doi:10.1038/bjc.2014.510 Vaginal self-sampling is a cost-effective way to increase participation in a cervical-cancer screening program: a randomized trial.
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