Parmi les artistes confirmés, on pense naturellement à Eric Linder alias Polar qui revient 5 ans après FRENCH SONGS. Pour ce sixième album, le chanteur irlando-genevois retourne à ses premières amours avec des titres exclusivement en anglais et sur un label indépendant. Polar nous propose avec EMPRESS un univers folk-pop que les fans de Syd Matters devraient apprécier. Du songwriting comme on l’aime, sur des chansons épurées, des mélodies agréables (Distant Star) et quelques touches originales qui passent du pop-rock (Mick in Love) au blues (I Want Your Soul) voire même à un soupçon d’électro (Run). Si vous avez aimé Polar à la fin des années 90, vous ne serez pas déçu de le retrouver en version 2014 avec EMPRESS
Label : Two Gentlemen / Irascible
La transition était facile, car après le confirmé Polar, on découvre le premier album des lausannois Polar Circles. Le quatuor officie dans un registre rock assez classique. C’est pas très pop, ce n’est pas vraiment indie, ce n’est pas grunge non plus, c’est simplement rock. Riffs pêchus, voix assurée et assumée, ambiance souvent énergique, compos solides, solos de gratte qui déchirent, il y a tout l’attirail nécessaire pour devenir un bon groupe de rock. Pour l’instant le jeune groupe jouit d’une bonne réputation suite à ses prestations sur scènes et sur les divers tremplins. Ce premier album éponyme va leur permettre de s’appuyer sur quelque chose de concret et de lancer leur carrière. Bonne chance aux Polar Circle et bravo pour ce premier album convainquant.
Label : Autoproduction / Irascible
Restons avec un premier album, mais bougeons jusqu’à Fribourg pour découvrir WE HAPPY FEW du groupe Francis Francis. Ce jeune groupe puise son inspiration dans divers catégories qui finalement, mises bout à bout donne un résultat assez réussi. Des sonorités clairement pop, des constructions pouvant se rapprocher du rock progressif, une basse très groovy, une pointe d’électro, mais surtout beaucoup de créativité pour mélanger tout ça. Il y a quelque chose de Vampire Weekend dans les morceaux de Francis Francis. Peut-être ce côté un peu barré (tout peut arriver sur un morceau), la voix assez haute et cette bonne dose de bonne humeur qui nous envahit. Notre coup de cœur se portera sur "Knight’s March" en plage 3. Le groupe aurait néanmoins pu rajouter encore deux titres pour atteindre les 10 titres.
Label : Autoproduction / Disques Office
Red Kunz est le mélange de Red Fang (groupe de stoner américain) et de Kunz (qui est un side project de 2 membres de Coilguns). Alors OK, c’est pas 100% suisse pour le coup, mais on s’en fiche car on aime bien Kunz et on a envie d’en parler. Depuis le temps qu’on vous parle de Louis Jucker et de tous ses projets, on ne devrait plus être surpris de le découvrir à chaque fois dans un nouveau trip. Et pourtant… qui aurait pu imaginer un instant qu’il monte un projet avec deux basses et deux batteries. Le pari semble un peu fou mais le résultat est là. Cet EP TEETH, HAIR & SKIN comporte quelques bons moments de rock sombre, aux accents stoner (Transatlantic et The Beggar). Il y a des passages très noisy et chaotique, mais les musiciens retombent à chaque fois sur leurs pattes.
Label : Hummus Records / Division Records
Encore une transition facile, car après avoir parlé de Kunz, on reste en partie à la Chaux-de-Fonds avec Louis Jucker et Luc Hess pour vous parler du split entre Coilguns et Abraham. Deux formations romandes officiant dans des registres sombres et malsains (oui oui, ne le niez pas). Les lausannois d’Abraham ouvrent le bal avec un seul titre (Chasing Dragons, Chasing Light), mais qui dure quand même 16 minutes. Pas de réelle surprise, on est en terrain conquis, c’est costaud, lourd, puissant et entrecoupé de passages plus lents et atmosphériques. Lorsque Coilguns démarre avec "Drainers" on pense que les mecs vont tabasser propre en ordre, mais on se rend compte qu’ils proposent aussi des passages plus calmes. Principalement sur "The Archevist" qui dure 13 minutes. Ces mecs sont fous, mais sacrément doués.
Label : Hummus Records / Division Records
On entend rarement parler de Sion pour sa folk musique. Ben depuis la rentrée, on ne parle que de lui… Lui, c’est Tiziana Zandonella alias Yellow Teeth (en hommage à Bukowski) et les médias n’ont cessé de vanter les mérites de ce jeune songwriter qui joue dans la cour des grands folkmen. C’est vrai qu’à l’écoute de NIGHT BIRDS, on est plutôt proche des grandes plaines d’Arizona que de Tourbillon. Au final, ce qui compte c’est le résultat et une fois que vous aurez parcouru les 10 plages de ce premier opus, vous aurez sans doute envie de prendre la route et de vous évader. Ce disque est une invitation aux voyages, à la découverte, aux rencontres, aux moments simples de la vie qu’on a envie de partager. Dans un style folk traditionnel, Yellow Teeth réussi parfaitement son entrée en scène.
Label : Vitesse Records / Irascible
On a un peu de retard sur ce coup, mais on se rattrape comme on peut. Le printemps dernier Heidi Happy sortait GOLDEN HEART son 5ème album (et oui, déjà). La Lucernoise (trop ?) souvent comparée à Sophie Hunger tente cette fois-ci de brouiller les pistes en s’éparpillant dans pleins de trucs, tout en gardant un contrôle et une cohérence remarquable. Parfois folk (In The Garden, More and More), souvent pop (Down Town, Ding Ding), frôlant le pop-rock (Welcome Back) flirtant la new-wave (Eyes Closed, La Danse) et se permettant même des délires (Whistle Song, Du Da Ich Da), Heidi Happy s’inspire de tout ce qu’elle voit et entend. Multi-instrumentiste, multi-linguiste, talentueuse et charmante, on se pose sérieusement la question : « A-t-elle un défaut ? »
Label : Silent Mode / Irascible