Nicolas Sarkozy s'est rendu cette semaine en Angola pour dissiper les"malentendus."
Quarante-deux personnes doivent comparaître, en octobre prochain, dans le procès "Angolagate." Cette affaire concerne des ventes d'armes d'un montant de 790 millions de dollars à ce pays entre 1993 et 2000. Bref retour en arrière pour comprendre le "nettoyage" en cours.
Le principal négociateur du contrat d’armement, Pierre Falcone, longtemps en fuite à l’étranger sous couvert d’un passeport diplomatique angolais auprès de l’Unesco, affirme sans rire avoir agi par «devoir humanitaire vis-à-vis de l’Angola». Cohabitation oblige, il aurait rémunéré des lobbyistes de gauche (Jean-Christophe Mitterrand, Jacques Attali…) comme de droite (Jean-Noël Tassez, Paul-Loup Sulitzer…), mais surtout les dignitaires angolais : 55 millions de dollars en virements bancaires, deux millions en espèces plus, selon l’accusation, des «frais aériens, hôteliers, chirurgicaux»… Là encore, il minaude : «C’est pour faciliter les choses et non pour acheter des gens.» Peu importe après tout, car les commissions versées aux Angolais ne sont pas dans la saisine de la justice française - elle ne vise que les rétrocommissions bénéficiant à des décideurs bien de chez nous.
1. Pierre Falcone, Français de 52 ans, et Arcady Gaydamak, 54 ans, Israélien d'origine russe, sont les deux trafiquants présumés. En octobre 2007, Pierre Falcone s'est vu rendre son passeport Français, qui lui avait été confié en 2003. Le tribunal correctionnel de Paris avait également levé le mandat d'arrêt international lancé en janvier 2004 contre lui.
2. Jean-Christophe Mitterrand, 60 ans, fils aîné de l'ancien président de la République, et Jean-Bernard Curial, également socialiste, étaient proche du pouvoir angolais d'Eduardo dos Santos, comparaîtront pour "complicité de commerce illicite d'armes". Jean-Christophe Mitterrand nie toute implication.
3. Ls personnalités suivantes seront jugées pour avoir perçu des gratifications jugées illégales des vendeurs d'armes: Charles Pasqua, 79 ans ; Jean-Charles Marchiani, 63 ans ; l'ex-magistrat devenu député UMP de Lyon Georges Fenech, 53 ans ; Jacques Attali, 63 ans, ex-conseiller du président Mitterrand (1981-1990); l'écrivain Paul-Loup Sulitzer, 60 ans.
4. Les autorités angolaises sont accusées d'avoir perçus également des "gratifications." L'Angola a permis à Pierre Falcone, emprisonné pendant un an en 2000-2001 puis libéré sous contrôle judiciaire avec retrait de son passeport français et versement d'une caution de dix millions d'euros, de quitter la France en 2003. L'Angola lui a attribué un passeport diplomatique angolais "au titre de la représentation de ce pays à l'Unesco", qui lui confère en théorie une immunité.
Nicolas Sarkozy a proposé vendredi 23 mai un "partenariat économique et politique" à l'Angola.
"Je suis venu vous proposer une alliance qui reposerait sur des principes simples"Il a annoncé la construction d'une nouvelle ambassade en France en Angola, d'agrandir le lycée français de Luanda, la création d'une fondation France-Angola ("qui assurera la promotion de projets de développement économique, humain et culturel"), la reprise des activités de l'Agence française de développement et des garanties de crédits par la Coface, ainsi que plusieurs accords de coopération et contrats commerciaux.&alt=rss
"Le respect mutuel, un partenariat d'égal à égal, la satisfaction de nos intérêts réciproques."