Avec le dernier trimestre de l’année 2014 qui débute, nombreux sont les lecteurs du Journal qui se posent la même question. Doit-on payer ses dettes AVANT de commencer à faire de l’épargne dans un REER ou un CELI?
Ma réponse va vous étonner. Non, pas toujours et il est très bien possible de faire les deux. Avant de choisir, la variable la plus importante à observer est le taux que vous payez. Si une part importante de votre endettement est liée à vos cartes de crédit et cartes de grands magasins, là, ça presse. Il faut régler le solde AU COMPLET et de grâce, éliminez-en. Depuis un bon moment, je fonctionne avec une seule carte et ma vie se porte mieux.
Nombreux émetteurs de Visa et MarterCard chargent entre 20 et 30% d’intérêt annuel. C’est complètement dingue quand on réalise que le taux directeur de la Banque du Canada est de 1%. Il faudra bien un jour que le gouvernement fixe un plafond d’intérêt basé sur un multiple du taux préférentiel (ex. : maximum 10 fois).
Comme on ne trouve pas de produits admissibles au REER ou CELI qui porte un taux GARANTI de 25%, en remboursant ces dettes couteuses, vous allez vous enrichir et dégager des mensualités. Avec cette nouvelle marge financière libérée, vous devrez absolument commencer un plan de cotisation automatique régulier afin que les surplus dans votre compte chèque ne s’évaporent pas en shopping mais fassent des intérêts composés à l’abri de l’impôt et des tentations.
Les dettes intelligentes
À mes yeux, les prêts étudiants, à la petite entreprise et les hypothèques sont dans une classe à part. Ce sont des dettes, oui, mais qui deviendront probablement des actifs avec le temps. C’est pour cela que je les qualifie de « dettes intelligentes ». De plus, les taux d’intérêt qui y sont associés ne sont généralement pas exagérés. Alors, tant que les taux sont raisonnables, ne vous pressez pas pour les rembourser et profitez surtout de vos surplus pour faire des économies. Avec un portefeuille bien diversifié, il est raisonnable de planifier une croissance moyenne annuelle de 6% ou davantage.
Supposons que vous disposez d’un coussin de 10 000$ et que vous souhaitez diminuer le solde de votre hypothèque. Une cotisation REER vous permettra de faire les deux. Si votre taux marginal est de 40%, une cotisation de 10 000$ engendrera un retour d’impôt de 4000$… que vous pourrez utiliser pour rembourser une partie de votre hypothèque. La somme pourrait également être déposée dans votre CELI ou dans le régime-épargne études des enfants.
À considérer
- Le taux d’intérêt de vos dettes est déterminant
- Souvent, mieux vaut éliminer ses cartes de crédit que de cotiser à un REER
- Réduisez le nombre de cartes et instaurez un plan d’épargne automatique
- Racheter des REER pour payer des dettes = mauvaise idée
- Les taux hypothécaires étant très bas, profitez-en pour épargner
- Si votre taux d’impôt est très faible, gonflez votre CELI