On a beau se dire qu’on a pas de préjugé;
que moi, je suis la tolérance incarnée (et même, je trouve que le mot tolérance est critiquable, car tolérer, ce n’est pas suffisant), il n’empêche qu’on se laisse parfois surprendre.
Une jeune femme, bottine à talon haut, legging, mini jupe de couleur bordeaux sombre, un blouson en cuir, un sac à main griffé et une écharpe Burberry …
Bref, la tenue de shoppeuse, une fashinnista au top de la mode quoi.
Mon regard remonte, un joli visage, pâle, maquillage nude, blush discret, et paf, pas de cheveux. Cachés sous un voile noir. Ca m’a surprise, étonnée.
Préjugé 1 : une femme voilée s’habille avec neutralité, ternitude et sans féminité affichée.
Préjugé 2 : une femme voilée est issue de la communauté magrébine.
La jeune femme dans le bus, ce n’était pas le cas, elle n’était pas du tout typée méditérannéene.
Le fait d’avoir été doublement surprise (la figure / la tenue) m’a froissée, parce que je me suis dit :
« ha bah voilà, si moi aussi je me met à avoir des préjugés sur les femmes voilées … »
Bref, décue de moi-même.
Cette jeune américaine a voulu s’immerger dans le quotidien d’une musulmane. Le récit de sa journée, en cliquant sur l’image …
Et puis, en réfléchissant, je me suis dit que c’était surtout parce que cette femme sortait de la représentation classique qu’on se fait des femmes voilées.
Ou de celle qu’on veut nous faire intégrer.
L’image de femmes tristes, contraintes, aux tenues passes partout, au mieux jean / pull sombre, au « pire » burka.
Alors au final, je ne sais pas si la femme voilée au look résolument actuel était une exception, et dans ce cas ma surprise est légitime;
ou si elle est représentative de toute une génération de pratiquante, auquel cas les médias et les à priori ont bien réussi leur travail de sape et de stigmatisation, face à laquelle je me pensais pourtant imperméable.
Anya