Mode et moi

Par Gentlemanw

Je fais une pause dans ma journée remplie d'articles, de photos, de montage et de recherches pour d'autres publications, j'adore ce métier entre mode et journalisme. Dehors le vent souffle dans les trenchs, dans la couleur des manteaux, sous les jupes parfois, entre les bottes, l'automne s'impose.

Dans ma robe vintage, je me lève pour aller prendre un café, en croisant mes collègues, toutes uniques dans leurs choix de mode. Mais toutes avec des marques actuelles, des coupes et des tendances similaires. Je me sens doublement unique, avec la dimension du temps en plus. Adolescente, j'ai pu fouiner dans les armoires de ma grand-mère, partager les instants mode avec mes soeurs et ma mère. On passait des heures à essayer des vêtements, de tous les types, de toutes les longueurs, de toutes formes et surtout de toutes les époques.

Un véritable plaisir, ajouté à des leçons de mode, quant la tendance du moment faisait référence à des décennies passées, ma mère prenait le temps de ressortir des magazines, de chercher avec moi sur le net, pour comparer, pour comprendre. Avec les accessoires, indispensables bonus d'une tenue réussie, loin du mannequin en plastique, et pourtant dans une sobriété propre à chacune.

Certes la première fois, que je suis venu ici, dans les bureaux avec un petit chapeau, certaines ont regardé, d'autres boudé, et puis les curieuses ont voulu savoir. Le vintage était un peu de moi, c'est devenu ma signature. Robes, chemisiers, jupes, sacs à main, gilets, manteaux, je ne suis pas 100% old fashion, mais je pioche et je combine. Plumetis par-çi, gants par-là, des détails qui ornent ma silhouette. Quelques bijoux mais là je préfère les petits prix des chaînes de centres commerciaux. Mais pour mon quotidien, je peux jouer de ma jupe crayon en strech ou d'un modèle plus ancien, dans une flanelle plus légère. 

Toujours je suis mes envies, tailleur ou simple tenue de ville, j'aime aussi être encore plus féminine, avec quelques perles de mode des années 50, le bonheur absolu. Vamp voire fatale, ces jours-là sont toujours marqués par plus d'élégance. La coiffure avec, les talons hauts, mais rarement des modèles vintage, le confort est plus actuel. Je suis sûre alors de faire sensation en entrant dans l'ascenseur, en traversant l'open-space. 

La jalousie des premiers instants a cédé sa place à des pauses café plus glamour, des moments de rigolades et des sorties vers les salons vintage. Je partage des adresses, des ventes où chacune trouvera un morceau de passé mais surtout des pièces réellement uniques; Souvent sans marques, sinon trop chères aussi, mais avec un cachet, une coupe plus affirmée. Bohème des années 70, avec un capeline pour l'été, tailleur à épaulettes et jupe courte des années 80 pour le printemps, tout est possible. 

De toute façon, ce n'est pas la mode, c'est mon quotidien, mon bien-être personnel.

Que diront-elles ce soir, pour notre soirée annuelle, quand je vais entrer dans la foule, avec cette petite robe noire au dos nu, les bras couverts d'un cuir prune ?

Nylonement