Ne pas consommer d’aliments trop riches en fer durant la nuit quand on travaille de nuit ou par quarts, pour ne pas perturber encore plus l’horloge circadienne du foie, c’est le conseil pratique donné par cette étude complexe de l’Université de l’Utah. Ces recherches, menées sur l’animal et publiées dans la revue Diabetes, révèlent en effet le rôle primordial joué par le fer alimentaire dans la régulation de l’horloge du foie et donc dans le risque de trouble métabolique. Bref, le fer alimentaire apparaît ici comme un maître régulateur du métabolisme médié par notre horloge biologique. Si d’autres études restent nécessaires pour préciser les apports idéaux en fonction du rythme de vie, le fer semble un ingrédient simple et prometteur pour recaler, si besoin, notre horloge interne.
Dans le corps » tout est minuté « . Les horloges circadiennes existent chez presque toutes les espèces de la planète et, chez les mammifères dont les humains, dans la plupart des cellules et tissus de l’organisme, dont le foie. Elles permettent d’orchestrer sur un rythme quotidien notre physiologie, notre cycle veille/sommeil et, grâce à un ensemble complexe de molécules, la synchronisation de notre métabolisme avec l’environnement, via une sensibilité à la lumière. La perturbation de notre horloge biologique a ainsi été largement associée à un risque accru de diabète de type 2, d’obésité et de cancer.
Ici, les chercheurs révèlent le rôle majeur joué par le fer alimentaire dans l’horloge circadienne du foie, et donc dans l’équilibre métabolique, avec toutes les implications possibles pour les personnes soumises à une dérégulation de l’horloge, comme les personnes qui travaillent de nuit ou par quarts. L’horloge circadienne du foie est définie par la prise alimentaire et, au sein de cet apport alimentaire, le fer joue un rôle très particulier : Le fer alimentaire augmente la concentration cellulaire de l’hème, un composé du fer qui transporte l’oxygène dans l’hémoglobine et qui se lie à une protéine de l’horloge, pour permettre au foie de contrôler les niveaux de glucose dans le sang. Cependant, cette action doit se produire en phase avec l’horloge circadienne, sous peine de déréguler encore plus les taux de glucose sanguin.
En bref, un apport élevé en fer hors rythme circadien, c’est-à-dire en pleine nuit par exemple, va contribuer à aggraver le manque de synchronisation entre l’horloge du foie et l‘horloge biologique « maître » du cerveau et aggraver le dysfonctionnement métabolique. Au vu de ces résultats, des recommandations alimentaires simples sur une quantité optimale de fer pourraient probablement prévenir le déséquilibre métabolique lié aux perturbations de l’horloge biologique.
Des résultats qui commencent ainsi à préciser en pratique comment certains nutriments ou apports alimentaires peuvent contribuer à remettre à l’heure notre horloge biologique.
Source: Diabetes October 14, 2014, doi: 10.2337/db14-0646 Dietary Iron Controls Circadian Hepatic Glucose Metabolism through Heme Synthesis
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