POLITIQUE > Manuel Valls sonne la récré au PS

Publié le 23 octobre 2014 par Fab @fabrice_gil

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"La gauche qui renonce à réformer, qui choisit de défendre les solutions d’hier plutôt que de résoudre les problèmes d’aujourd’hui, cette
gauche-là se trompe de combat
", estime Manuel Valls. 
©Reuters

Le débat sur la ligne politique suivie par l’exécutif s’est fortement ravivé entre gouvernement et les anciens ministres socialistes Benoît Hamon et Aurélie Filippetti. Manuel Valls appelle à "en finir avec la gauche passéiste".
Au lendemain des 39 abstentions sur les recettes du budget 2015, le ton est monté… puis est redescendu d’un cran. L’ex-ministre de l’Education Benoît Hamon, qui fait partie des 39 abstentionnistes, affirme que la politique de l’exécutif "menace la République" et mène vers un "immense désastre démocratique" en 2017. Réplique immédiate du porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll: "… si c’est ça, qu’il quitte le Parti socialiste alors ! (…) je vous rassure, (...) je ne vais pas quitter le Parti socialiste", répond l’intéressé, qui "déplore" l’ampleur de la "polémique" suscitée. "Je n’ai pas l’intention de demander à quiconque ni de démissionner, ni de rentrer", minimise un peu plus tard le ministre de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt. Au même moment, Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, assure devant la presse, toujours à propos de M. Hamon: "… non, je ne l’incite pas à quitter le PS". Mais il lui rétorque: "… le danger pour la République, ce n’est pas le PS, c’est le FN".Il n’empêche que l’ancien ministre redevenu député, à qui l’on prête l’ambition de prendre la tête du PS, et sa consœur à la Culture Aurélie Filippetti, tous deux démissionnaires du gouvernement Valls en août, qui se sont abstenus mardi aux côtés des «frondeurs», illustrent la tension entre l’exécutif et les rétifs du PS ; Parmi ces derniers figurent aussi l’ex-ministre de l’Ecologie Delphine Batho et l’ex-ministre (EELV) du Logement Cécile Duflot. "Problème éthique", "déloyauté", a accusé le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis au sujet des abstentionnistes, en particulier les ministres Hamon et Filipetti encore présents au gouvernement au moment des arbitrages. "Manquement de devoir", a tonné Stéphane Le Foll. "Prophètes de malheur", a lancé le secrétaire d’État à la Réforme de l’État Thierry Mandon.
De leur côté, les réfractaires jugent contre-productive une politique qui "privilégie la réduction de la dépense publique". François Hollande, en remettant à son Premier ministre Manuel Valls les insignes de Grand Croix de l’ordre national du Mérite, a demandé de "ne pas se laisser entraîner par je ne sais quelle politique de l’instant", dans un éloge de "la résolution" et du "sang-froid". Dans une interview au NouvelObs, Manuel Valls appelle à "en finir avec la gauche passéiste", jugeant que ceux qui l’accusent de trahir la gauche sont "dépassés". Il propose de "bâtir une maison commune" de "toutes les forces progressistes" et se dit également "pourquoi pas" favorable à un changement de nom du Parti socialiste, une idée qu’il avait portée en 2007 et en 2011; Idée qui avait suscité d’importants remous au sein du parti. L’homme défend une gauche "pragmatique, réformiste et républicaine", mais n’utilise pas le qualificatif "socialiste". "La gauche qui renonce à réformer, qui choisit de défendre les solutions d’hier plutôt que de résoudre les problèmes d’aujourd’hui, cette gauche-là se trompe de combat", estime-t’il.Ces débats interviennent deux jours après l’offensive médiatique de Martine Aubry, qui a appelé à une réorientation de la politique économique en faveur de la demande et de la croissance, pour "réussir la fin du quinquennat". Une proposition "consistant à revenir en arrière et donc à perdre tous les fruits de nos efforts et ce alors même que les choix que nous avons faits viennent de se mettre en place", a tranché Manuel Valls.FG