Je vous avais déjà présenté le projet « Data Portability » qui milite pour que les usagers des réseaux sociaux soient libres d'exporter leurs données d'une plateforme à une autre sans restriction ni contrainte. Il est évident que cela ne fait pas tellement l'affaire des opérateurs de ces réseaux qui espèrent capitaliser sur l'accumulation d'informations en provenance de leurs membres. L'enjeu est vital et des sommes importantes sont au coeur de cette bataille.
Dans son billet « Réseaux sociaux ouverts: est-ce possible ? » Francis Pisani relate la férocité des débats que ce projet suscite avec l'arrivée de Google Friend Connect dans la mêlée. Il cite un billet de Nick O'Neil qui met le doigt sur le bobo:
« True Data Portability Kills Social Network Sites
While I am a fan of data portability, the reality is that true data portability kills social network sites. If we take data portability to the extreme and I was able to export all of my data and contacts from Facebook, Facebook would be nothing more than a well designed communications platform. Perhaps in the end that’s all they will be but for now, their valuations have been based on their skyrocketing user base. »
Pour ma part je trouve assez fascinant la rapidité avec laquelle les analystes technos et financiers ont valorisé les réseaux sociaux en se basant sur la certitude, plutôt le fantasme que cette question ne remonterait jamais à la surface. Scott Karp de son côté enfonce le clou:
« Facebook, MySpace and other social networks want to base their business models on the absence of an application feature so basic it’s been around since the earliest days of PCs.»
Si vous cherchez la fameuse « Bulle 2.0 » dont on entend parler depuis des mois, c'est peut-être de ce côté qu'il faut chercher sauf qu'elle n'éclatera pas violemment comme en 2001 mais se dégonflera en douceur. A suivre donc, c'est fou de constater à quel point nos données sont désirées.
A lire en complément la charte pour les usagers du web social: a bill of rights for users of the social web