Quand le haut Tribunal de la très sainte inquisition (faussement) socialiste envoie ses hérétiques au bûcher, je me marre…
je suis franchement sidéré d’assister à cet étonnant spectacle qui contredit en ce moment tous les clichés en vogue entre nos deux familles politiques, du PS à l’Autre gauche. Nous serions les extrémistes, les sectaires, nous pratiquerions l’exclusion idéologique, nous serions intolérants aux idées qui ne sont pas les nôtres. Pourtant, qu’il est surprenant (non, ce n’est finalement pas franchement amusant) de constater à quel point les tenants de la doxa libérale qui gèrent à présent ce parti illustrent ce qu’ils nous reprochaient naguère. L’arroseur arrosé, quoi. A côté d’eux, nous paraîtrions presque de doux agneaux, plus tempérés. Qu’un parti qui se veut plus démocratique que les autres, qui se présente comme étant de gauche, et modéré, puisse autant pratiquer l’autoritarisme et la chasse aux sorcières depuis qu’il est au pouvoir le démontre assez. Alors qu‘il ne s’est jamais aussi peu montré soucieux de pratiquer un véritable socialisme, le voilà qui se pique à présent de rétablir l’inquisition morale et de désigner les traîtres en son sein. La logique est claire : soit tu obéis aveuglément, tu votes tout ce que l’on te présente, quand bien même serait-ce des lois scélérates qui vont à l’encontre des intérêts populaires et de l’idée même de socialisme, et tu parles propre et sans bavure, soit tu quittes le parti. Hier, Filoche, traduit pour un simple tweet devant le conseil de discipline pour ne pas se plier à l’écœurante hypocrisie ambiante qui interdit d’appeler un chat un chat, et un pollueur international ce qu’il était, et que Total est toujours. Aujourd’hui, Hamon et Filipetti, coupables d’intelligence avec l’ennemi. Leur tort ? Non pas de s’être opposés franchement, mais de s’être simplement abstenus, comme une trentaine d’autres, sur le vote du budget 2015. Tu parles d’une affaire d’Etat. Le peuple de gauche, ou ce qu’il en reste après tant de vilenies, assiste donc comme moi à cette pantalonnade en ne s’expliquant pas pourquoi on est si prompt à traduire en justice interne des boucs émissaires pour si peu… Surtout quand on en a laissés d’autres, bien plus coupables et responsables, sévir pendant si longtemps sans les traduire devant le haut tribunal inquisitorial du parti ! Et ce seraient nous autres qui serions dans l’erreur ? M’enfin !