Je me suis réveillée ce matin avec la conviction que je devais faire un billet sur le temps. C'est vrai, ça, j'écrivais périodiquement sur le temps lorsque j'étais à Shanghai. Non seulement je me réjouissais de parler de la pluie et du beau temps, mais en plus au fil des ans ça m'était utile, parce que je ne me souviens jamais de ces choses telles que quand l'automne est arrivé ou s'il a plu pendant tout le mois de novembre. Par ma capacité d'animer une conversation de plusieurs heures sur le sujet, je suis suisse marquée par un séjour de 5 ans en Angleterre, par l'intérêt que le sujet suscite, je suis devenue chinoise, je fais avec (la pluie, le soleil, la neige, les typhons...) et j'agis en conséquence (habillement, occupation).
Pourquoi ai-je eu cette "révélation" ce matin dès que mes lunettes ont été posées sur mon nez ? Parce qu'il neigeait. Première neige, tonne de souvenirs, de boules, de glissades, de doigts gelés, de pas feutrés, de lumières féériques, de thé à la cannelle, de biscômes (un biscuit ressemblant au pain d'épices). Un temps où l'on veut bien sortir, mais où l'on rentre encore plus volontiers dans sa coquille.
Moi, j'aimais bien que les dates dictent les saisons, le 23 septembre ne devtait pas obligatoirement représenter le premier jour de l'automne. Une saison c'est plus une question de temps que de planètes. J'aimais bien que les Chinois décident qu'une saison s'installe sur les tabelles quand elle s'était installée pour de bon; cette année l'automne est arrivé à Shanghai le 4 octobre, après 5 jours consécutifs où la température n'a pas dépassé 22°C. Pour rire, je dirais que cette année ici à La Chaux-de-Fonds nous n'avons pas encore eu l'été. Mais peut-on rire de tout ?