- que la perte de l'écotaxe risque de coûter très cher à l’État, jusqu'à 2 milliards d'euros, entre manque à gagner et pénalités de rupture de contrat. Ségolène Royal, qui l’a annulée devant les menaces, cherche une solution de recours. Dernière idée en date, taxer les poids-lourds étrangers. Hélas, la libre circulation en Europe le lui interdit, et même, ça pourrait ressembler à de la distorsion de concurrence. Par ailleurs, on lui avait déjà rétorqué de la même façon, mais sur un autre sujet, la gratuité des autoroutes le weekend, que ce serait impossible. Il faut qu’elle creuse encore. Pour le moment, elle ne prend pas trop de risques, elle ne propose que des solutions assez populaires. On lui répond par la négative, on lui démontre que les lois ou les contrats rendent inapplicables ses propositions. Espérons simplement qu’elle ne l’ait pas su pertinemment avant de les émettre, sinon, le jeu de dupes ne serait que perte de temps et par définition fourberie. On n’est pas obligé de voir le mal partout sauf, peut-être, au-delà de tout doute raisonnable.
- que le PDG de Total, Christophe de Margerie, 63 ans, est décédé hier matin dans un accident d'avion à l'aéroport de Vnoukovo, près de Moscou. Les responsables politiques ont été nombreux, très nombreux, à rendre hommage au grand patron. Il défendait avec talent l'excellence et la réussite de la technologie française à l'étranger, c’était un dirigeant d'entreprise hors du commun qui a su transformer Total pour en faire un géant mondial, un grand capitaine d’industrie, généreux, fin, plein d'humour, homme de conviction et d'amitié. En effet, Total est le 6ème groupe pétrolier mondial, plus de 8 milliards d'euros de bénéfices dans le monde, et, exploit peut-être, ou incongruité peut-être, 0 euros d’impôts versés en France ; même, le groupe pourrait bénéficier de 80 millions d'euros de la part du fisc au titre du crédit d'impôt compétitivité emploi et du crédit impôt recherche s'il continue à être en situation de perte en France. Seuls Gérard Filoche, ancien dirigeant de la Ligue communiste révolutionnaire et membre du bureau national du Parti socialiste, et quelques anonymes, osent dire du mal de Christophe de Margerie, membre des grands féodaux, suceur de sang. Faut-il plutôt croire l’hommage collégial ou les voix discordantes ? On n’est pas obligé de voir le mal partout sauf, peut-être, au-delà de tout doute raisonnable.
- que le Mondial 2022, organisé au Qatar, devrait bien avoir lieu en hiver, une première dans l'histoire de la compétition, vers novembre-décembre, très certainement, c’est même quasi sûr, on peut l’entériner, le noter, en avertir les amis, les passionnés, les hôteliers, les voyagistes, les publicitaires, les sponsors, les joueurs peut-être, les fédérations qui vont toutes devoir revoir les calendriers de leurs championnats, les présidents de clubs, les stadiers, les kinés, les préparateurs physiques, les cuisiniers, les ostéopathes, tous ceux qui devront décaler leurs vacances, les agents de joueurs qui devront réfléchir aux mercatos autrement, les femmes de joueurs qui devront organiser UV, chirurgies esthétiques et emplettes en fonction, et, sans doute, ceux qui s’en foutent du foot, pour qu’ils sachent quand fuir ou quand se cacher. Parce que, précisons-le, en 2022, 22 ans après l’an 2000, les qataris, aussi riches soient-ils, seront techniquement incapables de climatiser une poignée de stades alors que les températures estivales frisent chez eux les 50°C. Les auteurs de science-fiction doivent se retourner dans leur tombe. On n’est pas obligé de voir le mal partout sauf, peut-être, au-delà de tout doute raisonnable.
mercredi 22 octobre 2014