Les auteurs de l’Université d’Aberdeen et de l’Institut of Occupational Medicine (Edinbourg) rappellent que les particules fines PM2.5 sont des particules de moins de 2,5 micromètres présentes à plus ou moins forte concentration dans la pollution de l’air. Elles sont capables de pénétrer profondément dans les poumons et sont responsables de maladies respiratoires chroniques comme l’asthme et le cancer du poumon.
Ils constatent, avec cette analyse de 4 études transversales menées entre 2009 et 2013, portant, au total sur 93 foyers fumeurs et 17 non-fumeurs, que,
· les concentrations de PM2.5 dans les maisons de fumeurs sont environ 10 fois supérieures à celles trouvées dans les maisons de non-fumeurs,
· des foyers fumeurs devenus non-fumeurs, voient la concentration en PM2.5 réduite de plus de 70%,
· sur toute une vie, l’exposition aux PM2.5 d’un foyer avec fumeur(s) est équivalente à l’exposition dans une ville très polluée.
Précisément,
- la concentration moyenne en PM2.5 est de 31 μg/m3 vs 3 μg/m3 dans les maisons non-fumeurs
- l’exposition en PM2.5 d’un enfant de 2 ans est évaluée à 298 μg/jour dans une maison de fumeurs vs 34 μg /jour dans une maison de non-fumeurs,
- l’exposition en PM2.5 d’un enfant de 11 ans est évaluée à 291μg/jour dans une maison de fumeurs vs
- 45μg/jour dans une maison de non-fumeurs,
- l’exposition en PM2.5 d’un adulte de 40 ans est évaluée à 334μg/jour dans une maison de fumeurs vs
- 59μg/jour dans une maison de non-fumeurs,
- l’exposition en PM2.5 d’un adulte de 70 ans est évaluée à 479μg/jour dans une maison de fumeurs vs
- 27μg/jour dans une maison de non-fumeurs.
Et sur une vie? La quantité respirée de PM2.5 pour les personnes vivant dans des maisons de fumeurs serait de 5.82g vs 0,76 g dans une maison de non-fumeurs, soit…7 fois plus. En synthèse, un non-fumeur qui vit dans une maison de fumeurs inspire plus de PM2.5 qu’un non-fumeur vivant dans une ville très polluée.
Le résultat encourageant est que s’arrêter de fumer dans la maison permet une réduction d’environ 70% de l’exposition aux particules fines. Une réduction, précisent les auteurs, susceptible d’être plus élevée pour les plus jeunes et pour les plus âgés qui passent généralement plus de temps à la maison.
Source: Tobacco Control October 20 2014 doi:10.1136/tobaccocontrol-2014-051635Fine particulate matter concentrations in smoking households: just how much secondhand smoke do you breathe in if you live with a smoker who smokes indoors?