Une veuve mono-parentale hérite de la garde de son fils, un adolescent TDAH impulsif et violent. Au coeur de leurs emportements et difficultés, ils tentent de joindre les deux bouts, notamment grâce à l’aide inattendue de l’énigmatique voisine d’en face, Kyla. Tous les trois, ils retrouvent une forme d’équilibre et, bientôt, d’espoir.
Je connais peu la filmographie de Xavier Dolan mais c’est après l’avoir aperçu dans « Les amours imaginaires » qui date de 2010 et entendu parler de lui au moment du festival de Cannes que le jeune homme a sérieusement éveillée ma curiosité. Tout le monde (ou presque) cri au génie lorsque l’on aborde ce jeune acteur/réalisateur/scénariste de 25 ans. Autant tenter de se faire une idée par soi même.
J’ai donc tenté de ne pas me laisser influencer par les très nombreuses critiques et interviews que j’ai pu entendre sur cette dernière réalisation. L’avantage c’est que je n’avais pas grand chose avec quoi comparer ne connaissant que peu le reste de ses oeuvres.
Mommy est un film atypique. De par son format d’abord. Dolan a choisi le format carré pour projeter son film. Cela m’a tout de suite frappée et j’ai trouvé cela très accrocheur. On pourrait penser que cela réduit considérablement le champ de vision du spectateur, au contraire, il permet de s’attacher à des détails, d’être au plus près des personnages dont le réalisateur joue à s’approcher au plus près.
Cela apporte une grande émotion et un grand réalisme à l’ensemble.
Atypique également dans sa construction, ses personnages (tous très borderlines) et son sujet.
J’aime beaucoup le cinéma canadien. Leurs films ne ressemblent jamais à aucun autre, ils ont pour moi un style bien à eux, très particulier, très réaliste que j’aime beaucoup. Mommy est me semble t-il dans cette veine.
Le film a été pour moi un véritable ascenseur émotionnel. A la fois très terre à terre et complètement barré.
Au départ le duo Diane et Steve m’a fait à la fois amusée et agacée. La mère semble un peu prendre les soucis de son fils par dessus la jambe, elle est vulgaire et lui une vraie tête à claque.
Seulement, se cache derrière tout cela un véritable problème et très vite Diane laisse apparaitre ses inquiétudes, sa peur face à ce fils qu’elle aime par dessus tout mais dont la maladie le rend complètement incontrôlable. C’est au final le portrait d’une mère courageuse, d’une lionne prête à tout pour sauver son fils qui est dressé dans ce film.
Évidemment on se met à sa place, évidemment on se demande ce que l’on ferait dans une telle situation, comment elle tient le coup, comment elle garde espoir.
Parfois, lorsque Steve se calme on pourrait presque se croire dans un remake de teenmoovie, mais peut-être est-ce juste pour laisser au spectateur le temps de souffler un peu pour encaisser la scène très dure qui vient ensuite.
Le personnage de Kyla est totalement énigmatique. Elle dégage une émotivité incroyable et chacune des scènes où elle apparait m’a totalement prise aux tripes. Jusqu’au bout on ne connait pas les raisons de son mal être et au final peu importe, c’est de Diane et de Steve dont il est question. Leur rencontre avec Kyla les aidera tous et la relation que se noue entre eux est superbement rendue à l’écran.
Les dialogues sont absolument magistraux même si les sous titres sont les bienvenus tant les expressions québécoises sont parfois difficiles à comprendre.
J’ai adoré la façon dont Dolan a réalisé le film, les décors, le contexte, les images, la musique. On sent une grande maitrise derrière tout ça.
J’ai depuis vu un autre de ces films, « Tom à la ferme » et j’ai très, très envie de voir le reste de sa filmographie.
Un grand merci à MyLitlleDiscoveries grâce à qui j’ai pu voir ce film en remportant deux places sur son blog.