Pour notre première journée en Patagonie, nous avons opté pour l’alternative tour proposé dans notre guest house (et Patagonia Backpackers). Nous partons ainsi vers 8h du matin pour parcourir la steppe patagonienne pendant l’été austral.
Nous discernons au loin une remontée mécanique et notre guide acquiesce en nous disant qu’il existe ainsi des stations de ski dans la région. Ici les montagnes sont majestueuses et les habitations sembles enfouies au coeur du relief.
De l’autre côté, le Lago Argentino qui baigne la ville d’El Calafate, resplendit et son eau bleu turquoise étonne, surtout à cette distance.
Nous sommes subjugué devant ce paysage lunaire et inédit…
Un peu plus loin, nous apercevons des Caracaras qui font un repas bien copieux sur la route. Nous nous approchons avec précaution pour les apercevoir de près.
Nous passons devant une estancia typique, c’est-à-dire une exploitation agricole, ou un ranch.
Un peu plus loin, nous faisons une étape dans une estancia encore bien active, où nous prenons à la fois d’observer le paysage unique qui s’offre à notre regard, et de se réchauffer un peu à l’intérieur. Nous décelons la présence fugace d’un arc-en-ciel sur le fond de montagnes enneigées, tandis que plusieurs condors prennent leur envol devant nos yeux.
C’est sur 70 000 hectares que s’étend son terrain, sur lequel paissent entre 4500 et 5000 moutons.
Nous poursuivons et nous finissons par arriver dans le parc des glaciers. Au loin, nous attend un spectacle singulier, le face à face avec l’impressionnant glacier : le Perito Moreno.
Au loin, en effet nous distinguons sa masse qui part à perte de vue vers le ciel et les montagnes. Le Perito Moreno, s’étend sur 350 km du nord au sud, et sur 50 km en largeur et représente 600 000 hectares. Il englobe le lac Viedma au nord et le Lago Argentino, sur les rives duquel nous nous trouvons au Sud.
Comme les autres glaciers du Parc National des Glaciers, que nous aborderons plus tard, ils appartiennent tous au gigantesque Hielos Continentales, long de 500 km, qui court sur l’Argentine et le Chili.
Nous sommes face à une forêt étonnante et épaisse, comme sortie de l’imagination de Tolkien. Nous nous enfonçons à présent dans la végétation.
Parmi les arbres torturés et verdoyants, nous distinguons certains arbres morts, dont le bois blanchi est à nu. Cela est dû aux incessantes inondations qui ont lieu dans ce périmètre. En effet, nous le verrons en arrivant près du Perito Moreno, mais celui-ci bloque l’accès de l’eau emprisonnant cette partie du lac et provoquant en cas de pluie ou de fonte, une augmentation du niveau de l’eau.
Nous pouvons admirer les notros, ces fleurs rouges qui colorent la forêt, et dont le bois est utilisé pour fabriquer des ustensiles.
A nos pieds, et sur les arbres, nous observons ces champignons parasites, qui en se fixant sur le bois, forment des excroissances, et des noeuds, qui affaiblissent et condamnent l’arbre.
En observant de plus près, les végétaux parasites sont nombreux et divers, qu’ils soient mousses, touffes, ou champignons, tous contribuent à affaiblir ces arbres, et l’on comprend mieux l’aspect torturé de la végétation.
Bientôt, la forêt s’éclaircit, et nous parvenons près des rives du lac. Au sol, nous observons des mousses et des buissons différents, plus denses, et des roches bien particulières. Nous goutons à une baie typique de la région (que l’on retrouve aussi au Chili), la mutilla (ou Empetrum rubrum) dont la saveur se rapproche de celle de la pomme.
Nous trouvons également parmi la roche, la présence inattendue de fleurs…
Les mousses font ici penser à des motifs graphiques.
Sur la roche à vif, nous notons les cassures, les strates et les couches, qui forment de petits rectangles presque réguliers.
Tout autour de nous, une plage de galets que viennent lécher les vaguelettes du Lago Argentino, dont la température est environ à 2 °C.
Avec le glacier majestueux en arrière-plan, nous contemplons le paysage. Les morceaux de glace qui flottent, la tranquillité des lieux, et l’impressionnante quantité de glace qui semble avancer vers nous.
De près comme de loin, l’eau du lac parait laiteuse, ce qui lui vaut le nom de « dulce de glaciar ». Cette couleur est due aux sédiments notamment provoqués par le frottement des galets, comme nous pouvons le voir directement ici :
A la surface, nous pouvons observer la couleur bleuté des icebergs et des morceaux de glace à la dérive. On explique ce phénomène grâce à la propriété d’absorption de la molécule d’H2O, où les longues ondes (plutôt rouges) sont mieux assimilées, et lorsque la lumière du soleil éclaire la glace, ce qui en émane, ne sont que les ondes bleues.
Après avoir fait le plein de mutillas, nous partons vers le glacier pour commencer la visite…
Après cette marche et la découverte de la steppe patagonienne, nous sommes prêts pour notre face-à-face avec le Perito Moreno…