#maternitédesLilas
Claude Bartolone 20 octobre 2014
Peut-on fermer, aujourd’hui, un centre d’IVG et une maternité dans le département le plus jeune et le plus pauvre de France, la Seine-Saint-Denis ? C’est la question qui est posée au ministère des affaires sociales, de la santé et du droit des femmes depuis des mois, depuis des années même. Malgré le combat acharné du personnel, des patientes, des élus locaux, et du collectif de soutien, la volonté de l’agence régionale de santé d’Ile de France n’a pourtant jamais varié : selon Monsieur Evin, la maternité des Lilas, établissement qui fait référence en matière de combat pour le droit des femmes depuis 1964, doit fermer. Elle doit fermer parce qu’elle ne correspond pas aux standards gestionnaires de l’ARS.
A cela, je réponds qu’alors que le gouvernement présente un projet de loi de santé publique ambitieux, il est incompréhensible de fermer un établissement de proximité. La clarté de notre action passe par des textes de loi forts et progressistes ; elle passe aussi par des décisions locales en cohérence avec ces orientations.
Je réponds encore qu’alors que la maternité des Lilas a aussi été au cœur de toutes les luttes pour le droit des femmes à disposer de leurs corps, sa disparition représenterait un terrible retour en arrière dans un département où le taux de recours à l’IVG est particulièrement élevé. Je réponds enfin et surtout que le maintien de la maternité des Lilas est un engagement du Président de la République et qu’il est invraisemblable que de hauts fonctionnaires se sentent autorisés à ne pas le respecter.
En l’absence d’engagements politique et financier ferme, le conseil d’administration de l’association « Naissance », responsable de la maternité des Lilas, va ce soir déposer le bilan. Ce soir, 150 personnes, médecins, sages-femmes, aides-soignantes, puéricultrices, personnel hôtelier et administratif vont perdre leur travail.
En tant que Président de l’Assemblée nationale et en tant que député de la circonscription, j’appelle une dernière fois le gouvernement à donner toutes les garanties, politiques et financières, pour éviter un tel désastre.