Il y avait lui. Il y avait elle. Il y avait eux. Les mêmes, il y a trois ans. Ils étaient faits l’un pour l’autre. Il était l’homme de sa vie. Elle était la princesse de ses mille et une nuits. Ils faisaient l’amour un peu trop fort. Ils chantaient l’amour un peu trop faux. Et le monde tournait autour de leur nombril. Je t’aime ! L’histoire a commencé comme ça. Avec des shabadabadas. Avec des chamallows, des pommes d’amour et un peu de barbe à papa. Sur un rythme toujours trop mou de Reality de Richard Sanderson. L’histoire a commencé comme ça. En trop. Trop peu, aussi. Avec passion. Avec parcimonie. Avec elle. Avec lui.
Mais le temps qui passe, le quotidien qui s’installe, les preuves de n’importe quoi qui s’accumulent, éloignent toujours même les plus téméraires des amants. Aimer, un combat de tous les jours. Entre lui et elle. Entre eux. Depuis ce il y a trois ans, depuis ces shabadabadas, et autres sornettes qui font papillonner les premiers jours et chanter les lendemains ensoleillés. Lui, il y a deux ans, a exploré d’autres contrées. Plus blondes. Plus minces. Plus rieuses. Plus niaises, aussi. Elle, il y a deux ans, a posé sur son visage des œillères et un masque au large sourire dévoué. Demain, demain encore chantera.
Mais le temps qui file, le quotidien qui oppresse, les preuves qui alimentent la haine au détriment de l’amour éloignent toujours plus les amants des premiers jours. Aimer, un combat voué à l’échec. Entre lui et elle. Entre eux. Depuis ce il y a trois ans, depuis ces shabadabadas, et autres sornettes qui font papillonner les premiers jours et chanter les lendemains ensoleillés. Lui, depuis un an, mène une double vie avec une autre princesse. Une princesse qui grogne un peu moins à cause de ses affaires qui traînent. Une princesse qui jouit de l’attention qu’il daigne encore lui accorder. Une princesse un peu plus légère. Elle, depuis un an, a fait tomber le masque. Et a choisi de faire un pas en arrière, en cette valse à trois temps. Elle est déjà loin lorsqu’il l’imagine encore déjà trop là, juste derrière lui.
Mais le temps qui galope, le quotidien qui retient, les preuves qui rendent fou avant l’heure éloignent pour toujours les amants d’hier. Aimer, un combat qui n’aura jamais plus de raison d’être. Entre lui et elle. Entre eux. Depuis ce il y a trois ans, depuis ces shabadabadas, et autres sornettes qui font papillonner les premiers jours et chanter les lendemains ensoleillés. Lui, aujourd’hui, dort sur le canapé, loin du lit conjugal comme son esprit s’éloigne des rêves conjugaux, dans les bras de l’autre aux yeux bleus océan, à la chevelure blé, et au sourire contagieux. Elle ne ferme même plus le premier œil dans ce lit conjugal aux songes mille fois trop grands, aux songes mort-nés, et rêve éveillée de contrées vastes à souhait. De contrées-paradis. De belles histoires, de contes de fées. Comme avant.
Comme avant. Il y a trois ans de ça. Quand il y avait encore un lui. Encore une elle. Des shabadabadas, des chamallows, des pommes d’amour, un peu de barbe à papa et autres sornettes qui font papillonner les premiers jours et chanter les lendemains ensoleillés. Ces histoires de contes de fées que l’on raconte aux petites filles pour les endormir. Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. Mais aujourd’hui n’a plus rien de comme avant. Et son prince charmant, lui, s’est tiré depuis longtemps. Sans s’en apercevoir. Elle a pris ses distances depuis longtemps aussi, sans qu’il s’en aperçoive. Pour ne plus souffrir, enfin, de ce manque d’attention. De ce manque de tout. De ce manque de rien. De ce manque de prince charmant. De marmots à tire-larigot. Et ils vécurent heureux et… merde.
Demain, le monde ira mieux. Lorsque la même histoire cessera enfin de se répéter. Avec ses cœurs qui