Du mercredi 22 octobre au dimanche 4 janvier, l’édition 2014 de La Biennale de Montréal fera de Montréal un haut lieu de l’art contemporain.
Intitulée L’avenir (looking forward), BNLMTL 2014 s’annonce déjà comme un événement international d’art contemporain à ne pas manquer, en offrant une constellation d’événements qui gravitent autour d’une grande exposition : 150 œuvres, dont 25 inédites, de 50 artistes québécois, canadiens et internationaux dans 14 sites, une multiplicité de publications, de performances, de films, de discussions, de conférences et de différentes expériences divers.
Voici un aperçu des artistes de cette édition.
Eternity, 2014
Nicolas Baier
Musée d’art contemporain de Montréal, 22.10.14 – 05.02.15
Éternité est une sculpture dont la présence en impose. En effet, ce rideau sinueux en acier inoxydable au fini miroitant s’élève à plus de trois mètres, fait au-delà de sept mètres et demi de longueur et presque deux mètres d’épaisseur. Composé de nombreuses couches impeccablement empilées, l’extérieur exclut les traces d’imperfection que seraient les vis d’assemblage ou les articulations visibles entre les sections.
Ce mur de miroir – permanent, inattaquable – dissimule un message à la vue de tous : le mot Éternity écrit en cursive classique. Pourtant, comme l’œuvre ne peut pas être vue en plongée, la connaissance, voire la reconnaissance, de l’« éternité » nous est catégoriquement niée. Sur la surface réflexive mais impénétrable d’Éternity, Baier cherche à donner forme au mystère infini du monde et au vain désir de l’humanité de vouloir comprendre l’avenir.
TIME TO LET GO…, 2014
Babak Golkar
Musée d’art contemporain de Montréal, 22.10.14 – 04.01.15
Dans cette installation, Babak Golkar étudie le cri comme relâchement, geste et forme de contestation. En faisant passer l’acte de crier de la sphère privée à celle publique, l’artiste souligne combien « lâcher prise » (letting go) concerne la mise à nu de sa propre vulnérabilité. Ici, cette vulnérabilité s’exprime non seulement par le cri des participants dans des contenants en terre cuite, mais aussi par l’utilisation de ce médium fragile.
Si l’on s’entend en général pour dire que nous vivons à une époque où les conditions systémiques subjuguent les besoins humains élémentaires, il existe toujours la mémoire d’un temps où nous étions conscients des origines humaines de ces conditions. TIME TO LET GO… aborde directement comment les structures du pouvoir remanient la relation entre la subjectivité, une aliénation toujours croissante et la perte de la capacité d’agir. Avec cette œuvre, l’artiste pose les questions suivantes : Reste-t-il de la place pour une réflexion active ? Comment peut-on s’engager dans une critique affective ? Les systèmes sont-ils en train de nous faire taire ?
Return to noreturn 2, 2014
Dominique Gonzalez-Foerster
Musée d’art contemporain de Montréal, 22.10.14 – 04.01.15
Pour Dominique Gonzalez-Foerster, l’avenir est déjà parmi nous, tel qu’elle l’invente dans le réel de ses films et de ses environnements où elle revoit ses œuvres par l’objectif d’événements se conjuguant au futur antérieur.
Return to Noreturn 2 (2014) s’inscrit dans la suite de TH.2058, son installation au Tate Modern (2008-2009), qui imaginait le Turbine Hall dans cinquante ans. Juste avant la fin de l’exposition, Gonzalez-Foerster a réalisé le film Noreturn, dans lequel des enfants survoltés, sans supervision, envahissent l’installation où ils finissent par s’endormir, épuisés, sur des lits.
Promised Land Template, 2014
Nicolas Grenier
Musée d’art contemporain de Montréal, 22.10.14 – 04.01.15
Dans son travail, Nicolas Grenier explore la matérialisation, dans le cadre bâti, de systèmes d’interactions sociales aussi bien que de relations de pouvoir. Promised Land Template présente une structure semblable à un pavillon, à mi-chemin entre un bunker et un mausolée, qui abrite des peintures illustrant, dans une palette acidulée et un style moderniste tardif, des schémas d’approches rationalistes et déshumanisées de certains enjeux de société actuels. L’organisation rationalisée, proche du design graphique, de l’espace pictural nous confronte froidement à un point de vue technocrate sur le déplacement et l’immigration. En cela, l’œuvre donne de nouvelles significations au langage habituellement utilisé dans pareils contextes, signalant de la sorte la relation instable entre langage et forme. Cette utilisation du langage est en suspens entre un renvoi direct au sujet illustré et l’image évoquée par les mots écrits. Comme l’a dit l’artiste : « Comment la subtile agressivité d’un glacis orange vif sur un rose froid pourrait-elle parler du glissement de sens entre deux mots comme “intégration” et “assimilation” ? »
400 Nudes, 2014
Jillian Mayer
Musée d’art contemporain de Montréal, 22.10.14 – 04.01.15
Le projet de Jillian Mayer a vu le jour lorsqu’elle a choisi quatre cents égoportraits de femmes nues de tous les âges, formes et races dans le bassin des millions d’images accessibles sur internet. Elle a ensuite organisé des séances de photographie à Miami, où elle réside, pour les reprendre en modifiant numériquement les photos composites et en remplaçant réalistement les visages originaux par le sien.
En terminant, La Biennale de Montréal vous offre Le Passeport BNLMTL 2014 au prix dérisoire de 50 $. Ce Passeport vous donne un accès illimité à l’exposition et aux événements de BNLMTL 2104. Il inclut aussi MACarte, la carte de membre du Musée d’art contemporain de Montréal, qui donne un accès gratuit, pendant un an, aux expositions et aux événements au MAC.