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Martine Aubry et les frondeurs ont deux ans pour empêcher le vote populaire d'aller chez Le Pen ou Sarkozy

Publié le 21 octobre 2014 par Gezale

Martine Aubry et les frondeurs ont deux ans pour empêcher le vote populaire d'aller chez Le Pen ou Sarkozy

Martine Aubry. (photo JCH)

Deux lignes s’affrontent au sein du Parti socialiste. Une ligne néo-libérale, défendue par Manuel Valls et assumée par François Hollande et une ligne sociale-démocrate dont Martine Aubry peut devenir la chef de file. Le prochain congrès aura pour tâche de départager les deux camps et c’est bien pourquoi Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire, tarde à en fixer la date. Il n’est pas sûr de son coup lui qui n’a pas été élu par les suffrages de l’ensemble des militants mais par le vote d’un conseil national, un vote de second degré en quelque sorte. J’entends MM. Macron, Le Guen, Rebsamen, notamment, expliquer que la sociale démocratie à l’ancienne, c’est fini. Vieilles lunes et rêves insensés. Aujourd’hui, il faut être moderne et tourné vers le changement. Cela entraîne quelques dérapages sémantiques…« les illettrées de GAD » « Les chômeurs qui ne cherchent pas de travail » « my government is pro business » et le tout à l’avenant. J'imagine les ravages dans les rangs des sans emploi et des victimes des plans sociaux plus nombreux que jamais. Je ne nie pas que parmi les électeurs de François Hollande se soient trouvés quelques centristes amusés par un François Bayrou ou Jean-Luc Benhamias. Mais il ne faudrait pas exagérer. Les électeurs(trices) de François Hollande et ensuite des députés de gauche (dont les écologistes grâce à Martine Aubry d’ailleurs) ont voté pour un programme bien plus à gauche que les actes et les décisions actuels du gouvernement. Manuel Valls avait recueilli 5 % des suffrages des Français lors de la primaire socialiste, ce qui en disait long sur le ressenti des militants et des sympathisants de gauche à l'égard de ses propositions mises en musique aujourd'hui. Le discours du Bourget a été écouté et compris pour ce qu’il était. Pas pour amuser la galerie et faire le contraire de ce que l’on a promis. Que Martine Aubry monte enfin en première ligne est une bonne nouvelle pour ceux et celles qui l’ont soutenue en 2011 et au début de l’année 2012. Son interview dans Le Journal du Dimanche montre qu’elle demeure pugnace et volontaire. J’ai évidemment en tête sa petite phrase concernant François Hollande : « quand c’est flou il y a un loup » et rien dans le comportement du Président de la République n’a démenti cette amabilité quelque peu taquine. Alors, ce congrès ? Les États généraux engagés actuellement vont permettre à la base de faire remonter son mécontentement. L’espoir est que Martine Aubry et les frondeurs soient suffisamment crédibles et convaincants pour empêcher le vote populaire de finir chez les Le Pen ou chez Sarkozy. Il reste deux années pour y travailler.

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