Macrophages infectés par le VIH.
Source iconographique et légendaire: http://www.inserm.fr/actualites/rubriques/actualites-recherche/vih-l-arrivee-du-virus-chez-l-hote-mieux-comprise
L’étude CALDIRIS est une étude en double – aveugle, randomisée, contrôlée par placebo pour laquelle des participants ont été recrutés à partir de cinq sites de recherche clinique au Mexique et un en Afrique du Sud, et les avons suivi sur une durée d’un an. Les patients étaient éligibles s’ils étaient adultes atteints de HIV, qu’ils n’avaient jamais reçu de thérapie ART auparavant, et s’ils montraient un nombre de CD4 plus élevé que 100 cellules par µL et un ARN du HIV plus élevé que 1000 copies par mL. Les participants ont été assignés de manière aléatoire (1:1) par randomisation par blocs permutés pour recevoir [soit maraviroc (600 mg deux fois par jour) soit le placebo] en sus du traitement ART qui comprenait tenofovir, emtricitabine, et efavirenz pendant 48 semaines. Ni les patients, ni le personnel prodiguant les soins, ni les membres de l’équipe d’investigateurs n’avaient accès au tableau de randomisation. Les évaluations cliniques et de laboratoire étaient effectuées à la ligne de base, et aux semaines 2, 4, 8, 12, 16, 24, 48, et 60. Le critère primaire d’évaluation était le moment d’apparition d’un syndrome IRIS jusqu’à 24 semaines. Tous les patients randomisés ont été inclus dans l’analyse primaire du temps avant l’événement, à partir de la date de début de traitement ART jusqu’à la semaine 24, le moment d’occurrence d’un événement IRIS ou la mort. (…).
Entre le 20 décembre 2009 et le 17 janvier 2012, nous avons dépisté 362 patients ; 279 ont satisfait aux critères d’inclusion et parmi eux, trois ont finalement refusé de participer. Ainsi, 276 patients ont été répartis de manière aléatoire (140 pour recevoir le maraviroc et 136 pour recevoir le placebo). 64 (23%) patients ont montré des événements IRIS, 33 (24%) dans le groupe maraviroc et 31 (23%) dans le groupe placebo (p=0.74). Aucune différence de calendrier des événements IRIS rapportés n’a été notée entre les groupes de traitement (Hazard Ratio [HR] 1.08, Intervalle de Confiance [IC] 95% 0.66 – 1.77 ; test log-rangs p=0.74). 37 participants (26%) dans le groupe maraviroc ont montré des événements indésirables de grade 3 ou de grade 4, en comparaison des 24 participants (18%) du groupe placebo qui en ont montré (p=0.072) ; 25 participants (18%) du groupe maraviroc et 21 participants (15%) du groupe placebo ont présenté des événements indésirables graves dus au traitement (p=0.63).
Le maraviroc n’a montré aucun effet significatif sur le développement d’un IRIS après initiation d’une ART. L’inclusion de cet inhibiteur des récepteurs CCR5 au cours d’un traitement initial ne procure pas de protection significative par rapport à l’occurrence d’un IRIS chez les personnes atteintes d’une infection VIH à un stade avancé. Juan G Sierra-Madero MD et al, dans The Lancet HIV, publication en ligne en avant – première, 21 octobre 2014
Financement : Pfizer
Source : The Lancet Online/ Traduction et adaptation : NZ
P.S.1 : Le récepteur àC-C chimiokine de type 5(CCR5), aussi connu sous le nom de CD195, est une protéinede la surface des leucocytesimpliquée dans l'immunité : il agit comme un récepteur de chimiokines. Plusieurs formes du virus VIHutilisent ce récepteur pour entrer dans les cellules hôtes. (Wikipedia).
P.S. 2 : CD4(cluster de différenciation4) est une glycoprotéineexprimée à la surface des lymphocytes T CD4+, des cellules régulatrices T, des monocytes, des macrophageset de certaines cellules dendritiques